La Cité U d’Antony abandonne un logement étudiant sur deux
L’accord trouvé avec les collectivités - Conseil Général des Hauts-de-Seine, Communauté d’agglomération des hauts-de-Bièvre (CAHB), Ville d’Antony - prévoit de conserver sur la résidence Universitaire d'Antony 1080 logements étudiants (sur les 2000 existants), de construire 1200 logements nouveaux « dans le périmètre de la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre et dans les communes limitrophes », et de « prévoir » 3000 logements supplémentaires dans les Hauts-de-Seine.
L’accord prévoit en outre « des loyers de sortie toutes charges comprises dans les limites fixées pour les aides régionales » ; des résidences accessibles situées à moins de 30 mn des pôles d’enseignement supérieur ; et un comité de suivi associant l’Etat, les collectivités, le CROUS et les étudiants qui permettra de « garantir le respect des termes de l’accord ».
Ce programme doit être réalisé d’ici 2019. Les opérations de construction de logements nouveaux seront rendues publiques et feront l’objet d’une concertation entre les partenaires, précise le ministère de l'Enseignement.
Une opportunité immobilière pour la ville d’Antony ?
« Le transfert de la propriété de la résidence Jean Zay d'Antony (RUA) à la CAHB, orchestré par Patrick Devedjian », le maire d’Antony, « était motivé non pas par le logement étudiant mais par l’opportunité immobilière que constitue ce terrain de 11 hectares, à moins de 30 minutes de RER de Paris », a réagi la sénatrice CRC (communiste) Brigitte Gonthier-Morin.
« Depuis 2009, ce transfert s’est soldé par la déstructuration de 548 logements étudiants et par l’inoccupation de deux bâtiments (G et H) » ce qui est « un véritable gâchis alors même que la RUA disposait de plus de 2.000 logements, près de 14% du parc étudiant disponible en Ile-de-France ».
« Je déplore que cet accord entérine cette situation, puisque seuls 1.080 logements seront maintenus sur le site de la RUA », déclare la sénatrice des Hauts-de-Seine.
Le logement étudiant, un enjeu du ministère de l’Enseignement
Le logement étudiant est un enjeu majeur du développement de l’enseignement supérieur. Le poste de dépense « logement » représentant pour certains étudiants près de 70% des revenus, cet effort rend parfois difficile la poursuite d’étude et peut être cause d’échec.
L’objectif du gouvernement reste de construire, pendant le quinquennat, le plus de logements étudiants aux normes et accessibles par les transports pour faire face à la pénurie de places en Île-de-France, pénurie évaluée à 16 000 logements.
Le logement étudiant en chiffes (source mediaetudiant.fr)
1 | Tous les ans, 1 million d'étudiants fait une demande de logement auprès du Crous, qui ne peut pas tous les loger. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche annonce douze mesures en faveur du logement qui devraient être mises en place d'ici 2020 pour augmenter le nombre de logements étudiants. L'objectif étant de passer de 340 000 à 680 000 logements. |
515 | Le loyer moyen d'un logement étudiant est de 515 euros. Sachant que les parents en prennent en charge 40%. Néanmoins, ce chiffre cache de grands écarts entre les étudiants vivants dans de petites communes où le loyer peut descendre à 440 euros et à Paris où il augmente à 700 euros et plus. |
11% | En moyenne c'est à 24 ans que les étudiants quittent le domicile familial. Pour tenter de prendre leur envol à moindre frais, les étudiants tentent la colocation pour 11% d'entre eux. Cependant ils sont 18% à rentrer laver leur linge chez les parents. |
140 | Selon le rapport de l'OVE (Observatoire de la vie étudiante), 140 millions d'euros sont nécessaires chaque année pour la réhabilitation des logements auxquels s'ajoutent 200 millions d'euros par an pour construire 5000 logements. |
59% | C'est la part d’étudiants qui bénéficient des allocations logement. Lorsque vous entrez dans un nouvel appartement, ne perdez pas de temps pour entamer les démarches : contactez votre Caf dès que possible pour percevoir rapidement vos APL. |
L.P (avec AFP & Capcampus.com)