Fracture territoriale : encore trop d’inégalités entre les métropoles
Particulièrement pertinent, le document est l’occasion de revenir sur l’état des communes, réparties en 4 catégories : très grandes métropoles (plus d’1 million d’habitants), grandes métropoles (500 000 à 1 million), métropoles intermédiaires (200 000 à 500 000) et agglomérations de taille moyenne (100 000 à 200 000). Pas moins de 45 aires urbaines ont ainsi été étudiées par Arthur Loyd.
Entre manque d’infrastructures et offre immobilière inadaptée
Si elles peuvent s’avérer expéditives, les conclusions du rapport sont au contraire édifiantes. De fait, la croissance économique des villes est étroitement liée aux créations d’emplois, qui ont progressé de +9% dans les grandes et très grandes métropoles de 2009 à 2017. Sur la même période, les petites et moyennes agglomérations n’ont créé que 2% d’emplois supplémentaires.Bien que la tendance se soit équilibrée en 2017, il n’en reste pas moins qu’un certain manque de dynamisme se fait toujours ressentir dans les villes et périphéries de taille plus modeste. Un problème que Nicolas Bouzou, économiste et fondateur d’Asterès, impute notamment à un manque d’infrastructures.
« Les territoires compétitifs deviennent des lieux attractifs pour les classes créatives car ils fournissent des services de qualité, un écosystème d’innovation, des emplois haut-de-gamme, une profusion culturelle et car ils sont situés au cœur des flux d’échanges avec les territoires comparables. L’immobilier tertiaire et les réseaux de transports constituent les infrastructures matérielles pour attirer ces populations de plus en plus nomades », explique-t-il.
Outre les infrastructures qui manquent encore dans les petites et moyennes agglomérations, ces dernières souffrent également de logements en décalage avec les évolutions actuelles. Pour Nicolas Bouzou, « un parc immobilier adapté doit permettre de renforcer la productivité des actifs et en sus d’attirer les meilleurs. La qualité des infrastructures de transport et de l’immobilier doit être combinée avec une politique publique de soutien à l’innovation et d’amélioration de la qualité de vie. »
La région francilienne loin d’être aussi attractive qu’il n’y paraît
En revanche, les petites et moyennes agglomérations disposent d’un atout indéniable par rapport aux métropoles de taille plus conséquente. Les prix de l’immobilier qui y sont pratiqués sont en effet moins élevés, offrant un meilleur cadre de vie aux résidents concernés.A contrario, les territoires les plus productifs voient leurs coûts exploser. Ainsi, « ils peuvent devenir repoussants pour les salariés. C’est le grand dilemme des villes mondiales », souligne Nicolas Bouzou. Ce constat se fait particulièrement ressentir en Île-de-France, où le solde migratoire est négatif depuis 30 ans, comme le rappelle Arthur Loyd. Paris et sa région représentent peut-être un certain El Dorado pour les étudiants et jeunes travailleurs, mais les familles et retraités semblent préférer migrer vers des villes au mode de vie plus calme.
Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que la capitale française ne figure pas parmi le top 3 des très grandes métropoles établi par le Baromètre. Malgré un cadre environnemental et un coût du logement pointés du doigt, Lyon s’impose en haut du classement, devant Toulouse et Bordeaux. Du côté des grandes métropoles, Nantes écope de la première place du top 3, de même que Dijon dans la catégorie des métropoles intermédiaires. Valence, enfin, se distingue parmi les agglomérations de taille moyenne, profitant notamment d’une position géographique avantageuse.
F.C
Photo de Une : ©Capture d’écran Baromètre de l’attractivité et du dynamisme des métropoles françaises – Arthur Loyd