Favoriser les partenariats public-privé pour la mise en œuvre des rénovations énergétiques
Une bonne communication mais une mise en œuvre qui fait défaut
Ces collectivités ont souvent des politiques publiques d’incitation efficaces, mais c’est la mise en œuvre des rénovations qui fait défaut. « Nous aurons toujours besoin du service public pour son impartialité et sa capacité à informer, mais l'information seule ne permet pas de passer à l'acte » a rappelé Matthieu Paillot, président de TEKSIALAinsi, parmi l’échantillon des sondés, la moyenne des objectifs de rénovation ne représente que 0,3% du parc total des logements du territoire. A l’échelle nationale, on compte seulement 90000 rénovations par an, alors que la France vise 500000 logements réhabilités chaque année.
De nombreux freins à la mise en œuvre des rénovations
En cause, une mauvaise connaissance des propositions du secteur privé. « Les acteurs privés de la rénovation énergétique sont très mal connus des collectivités locales. Ce sont deux mondes cloisonnés : il est urgent d'abattre ces cloisons », souligne Jean-Claude Migette, président de CODA Stratégies et auteur de l'étude. Vincent Perrault, de l’ANAH, estime pour sa part que « le privé va réaliser une grande partie du travail, pas le secteur public seul ».En plus du manque d’information concernant les offres du privé, TEKSIAL constate des lacunes en termes d’accompagnement de la part des collectivités. L’enquête montre également que les ménages sont très peu au courant des aides proposées. Selon une étude OpinionWay publiée en octobre 2018, 78% des particuliers ne connaissent pas les dispositifs d’aides à la rénovation.
Autre frein : les actions actuelles des collectivités s'orientent majoritairement vers les Français en situation de précarité. Les autres publics sont moins concernés, ce qui ne permet pas de massifier suffisamment les travaux de rénovation.
Les partenariats public-privé comme solution
Pour accélérer la mise en œuvre pratique des rénovations énergétiques, les partenariats public-privé apparaissent comme une solution à adopter. Une dynamique à instaurer qui devrait bientôt se mettre en marche, selon Jérôme Gatier, directeur général du Plan Bâtiment durable, puisque « Beaucoup d'acteurs privés vont être appelés à s'engager autour de la signature commune "FAIRE" (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Energétique), pour démultiplier l'impact de la communication des pouvoirs publics et entraîner plus de ménages dans la rénovation de leur logement. »C.L.
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