Une agence d’urbanisme publie un livre intitulé «Le Petit Paris» dans lequel elle pose la question de l’utilité de densifier encore une région où les conditions de vie sont loin d’être idéales : logement, transport, rapports humains... que contre-balançent difficilement l’offre culturelle et de loisir.
La consultation sur le Grand Paris a eu le mérite de proposer aux élus un choix intéressant. D’une part le diagnostic des économistes qui parlent de concurrence mondiale avec les grandes métropoles. « Les économistes ont effrayé les élus. Ils les ont convaincu que si Paris ne grandissait pas, Paris perdrait des places dans les classements », écrit l'agence d'urbanisme deux degrés.
D’autre part le diagnostic des urbanistes « qui rappellent que les conditions de vie de beaucoup trop de parisiens sont pourries: temps de transport, coût de la vie, qualité des logements, accès aux services, etc. Paris est saturé, il y a aujourd’hui trop de monde par rapport à ses capacités d’accueil ».
Les élus ont choisi les deux options : un Paris encore plus grand, « bourré de scientifiques et de PDG », mais aussi plus accueillant pour ses millions d’habitants et surtout pour les nouveaux. Mais « un super métro et des parcs arborés ne suffiront pas », estime l’agence d’urbanisme.
Réduire la métropole, aménager un Petit Paris
Selon elle, le Grand Paris ne va pas rendre service à grand monde. « Nous avons décidé d’aider la capitale française en la réduisant, en aménageant un Petit Paris, une Ile-de-France amputée de 2 ou 3 millions d’habitants ».
Deuxdegrés est une agence de programmation urbaine et de prospective qui travaille sur les usages de la ville et les spécificités territoriales. Sur internet, c’est aussi un laboratoire d’idées qui propose une vision décalée de la société. Leur livre, Le Petit Paris, sera disponible en avril 2013.
Depuis 2010, le collectif interroge les manières de faire de l’urbanisme et la vision que l’on peut avoir des villes. Notre principe directeur est d’éviter que tout le monde vive exactement de la même façon, même si c’est au nom du développement durable et de la prévention des risques.
Le débat sur « l’Ile-de-France 2030 », schéma d’aménagement du territoire, a donné lieu vendredi à des attaques de tous les bords politiques au conseil régional contre la future métropole du Grand Paris. La séance exceptionnelle consacrée au schéma directeur d’aménagement (Sdrif) a commencé par l’examen de deux motions de rejets déposées par les groupes d’opposition UDI et UMP. Selon eux, il est absurde d’adopter un schéma directeur alors qu’un projet de loi créant une métropole du Grand Paris est encore au Parlement. Cette décision risquerait de séparer la compétence en matière de logement (qui lui reviendrait) de celle des transports (de la région), intrinsèquement liées en Ile-de-France. « La métropole avec 60% de la population francilienne, 70% du PIB, va se comporter comme un bloc face aux autres et n’est pas destinée à avoir de la solidarité vis-à-vis des autres » habitants de la grande couronne, selon Roger Karoutchi (UMP). Une motion, adoptée dans la foulée (PS, EELV, PRG-MUP, FDG pour, UDI abstention, UMP contre), « insiste sur le fait que la création de cette (métropole) se fasse dans le respect de l’ensemble des compétences de la région et préserve la totalité de ses moyens financiers ». - AFP |
L.P