Angers souhaite devenir le premier « territoire intelligent » de France
Le groupement Engie a été retenu pour accompagner la transformation d’Angers Loire Métropole qui ambitionne de devenir le premier « territoire intelligent » de France. Pour rappel, la communauté urbaine a déjà engagé sa transition numérique. Avec 7 000 emplois et 900 entreprises générant 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans le domaine de l’électronique et du numérique, elle a obtenu, en 2015, le label French Tech.
Le partenariat signé va lui permettre de poursuivre sa mue et de s’engager vers la transition zéro carbone. Un « centre d'expertise mondial » pour la ville intelligente, représentant un investissement de 5 millions d'euros, sera installé par Engie. Et un incubateur sera lancé conjointement avec l'opérateur français de réseau pour objets connectés Sigfox.
Les installations de capteurs et les rénovations devraient permettre d’atteindre 66% d’économies d’énergie sur l’éclairage public dès 2025, une diminution de 20% de la consommation énergétique des bâtiments de la ville, une circulation fluidifiée et facilitée ainsi que 30% de réduction de consommation d’eau pour l’arrosage public, détaille un communiqué.
Engie s'est engagé « à 101 millions d'euros d'économies » cumulées sur la durée d'amortissement du projet, avec des pénalités à la clef si elles ne sont pas là, a ainsi indiqué à l’AFP, Christophe Béchu, président de la communauté urbaine d'Angers.
Des solutions innovantes et communicantes
Les solutions déployées par le consortium seront capables de communiquer entre elles. Cette interaction et transversalité des infrastructures devraient permettre de mieux piloter les services publics, de réduire l’empreinte écologique de la métropole et de réaliser des économies d’énergie.
Engie Solutions déploiera LIVIN’, la plateforme de gestion des données urbaines qui permet de monitorer, contrôler, visualiser et créer de la valeur à partir des données en provenance d’infrastructures connectées. Seront optimisés les services de l’éclairage public, de la vidéo protection, de l’eau, de l’assainissement, des espaces verts, de la santé, des bâtiments, de la mobilité ou encore des déchets. Des jumeaux numériques seront générés pour aider à la prise de décision.
Suez enrichira les solutions existantes afin d’optimiser la performance des services d’eau et d’assainissement, de déchets et propreté, et des espaces verts. L’intervention permettra notamment de contrôler en temps réel la qualité de l’eau et de réduire les dépôts sauvages.
La Poste, via sa filiale Docaposte, sera chargée de stocker et archiver les données transmises par les fonctionnalités de la smart city. Elle assurera le « lien humain » des nouveaux usages de la ville intelligente pour une meilleure appropriation. Elle apportera également son expertise en matière de logistique urbaine.
Enfin, le groupe VYV, premier employeur privé à Angers, pilotera le volet santé/bien-être, via la gestion de données sur une plateforme de confiance numérique dénommée « E-PIC ». Cette dernière sera reliée à l’outil d’hypervision d’Engie. Un travail sera également réalisé pour améliorer l’accompagnement des publics fragilisés et le maintien à domicile.
Co-construire la ville intelligente
Les habitants seront largement amenés à participer à la transformation de leur territoire. Engie a en effet proposé d’investir dans la mise en place d’un Forum à Angers, un lieu de partage et d’échange qui permettra de co-construire et d’imaginer les services de demain. Les citoyens pourront appréhender le territoire intelligent tandis que le groupement Engie et Angers Loire Métropole y effectueront des démonstrations à d’autres collectivités françaises ou à des délégations internationales.
Le contrat passé par Angers est de 178 millions d'euros hors taxe sur douze ans, dont une tranche ferme de 121 millions d'euros HT.
R.C
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