Aéroport Notre-Dame-des-Landes : des salariés des travaux publics manifestent
Ce vendredi, des gilets et des casques de chantier ont été déposés devant la préfecture de Nantes par des salariés et des employeurs des travaux publics, comme « symbole de la perte possible de leurs emplois » en raison des blocages sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Une quinzaine d'organisations professionnelles, dont le Medef, la CGPME, ou encore les fédérations du bâtiment, des travaux publics et des transports, venus avec environ 200 engins de chantier, étaient également présentes devant la préfecture pour dire « oui à l'avenir ».
Grâce à cette manifestation, ils entendaient lancer un « avertissement » à l'Etat pour « qu'il respecte ses engagements pris sur les projets d'avenir dans le Grand Ouest, notamment sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes », a expliqué Marc Bouchery, de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des Pays de la Loire.
3 000 emplois permanents sur trois ans
« L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est bloqué alors qu'il y a 3 000 emplois permanents sur trois ans à créer. Les salariés de ces entreprises risquent de perdre leur emploi dans les prochains mois (...) à cause de 150 délinquants », a déploré François De La Tullaye, de l'association pro-aéroport « Des ailes pour l'Ouest », à l'initiative du rassemblement.
« On veut que les travaux démarrent maintenant » à Notre-Dame-des-Landes, sans attendre « la fin (de l'examen) des recours » déposés par les opposants au projet d'aéroport, a-t-il lancé.
L'ancien Premier ministre et ex-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault avait subordonné le lancement des travaux à l'expiration des recours, un engagement réaffirmé par son successeur Manuel Valls le 28 octobre dernier.
Pour M. Bouchery, les travaux pourront commencer « dès début 2015 », après l'examen des « recours sur la loi sur l'eau et les espèces protégées, jugés en février et mars prochain ».
Utilité et environnement
« La meilleure réponse aux problèmes du BTP, c'est le démarrage immédiat d'aménagement et de rénovation de Nantes-Atlantique » (l'aéroport actuel), dont les travaux pourraient démarrer rapidement, avec « 150 emplois », a réagi Françoise Verchère, présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cédpa).
Selon les principaux opposants à Notre-Dame-des-Landes, le Cédpa et l'Acipa, la construction du futur aéroport, créerait « 750 emplois pendant quatre ans (...) à partir de 2018 au plus tôt », mais en « détruisant des emplois agricoles », estimés à « plus de 500 », et « au prix de coûts écologiques, sociaux et d'argent public énormes », d'après un tract distribué aux abords du rassemblement.
« L'agrandissement de Nantes-Atlantique pour accueillir 9 millions de passagers est illusoire », a répondu le président de « Des ailes pour l'Ouest », Alain Mustière, martelant que le transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, situé en zone urbaine, vers Notre-Dame-des-Landes, à une quinzaine de kilomètres au nord de la ville, est « nécessaire pour l'environnement, pour l'emploi et pour tout le Grand Ouest ».
Lettres de menaces
Il a par ailleurs dénoncé l'envoi de lettres de menaces aux entreprises susceptibles de répondre à un appel d'offres préalable au lancement des travaux, et promis de « porter plainte contre tous ceux qui s'opposeront à la loi et cautionneront les exactions contre nos entreprises ».
Une motion de la « Coordination pour la relance économique et l'emploi dans l'Ouest » devait être remise en préfecture, où une délégation était reçue en milieu de journée.
L'aéroport, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci, devait initialement être mis en service en 2017 pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes Atlantique.
C.T (avec AFP)