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VNF réveille 147 barrages pour remettre la France sur l’eau

Publié le 23 février 2004

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Le chemin sera long et coûteux. Pour redonner à la France sa place dans le trafic fluvial européen, VNF (Voies Navigables de Françe )s’est lancé dans un programme de restauration de longue haleine. L’une des premières étapes consiste à « réveiller » 147 barrages manuels.
VNF réveille 147 barrages pour remettre la France sur l’eau - Batiweb
La France reprendra-t-elle sa place parmi les leaders du trafic fluvial européen ? Si nul ne le sait aujourd’hui, c’est néanmoins le défi auquel s’est attelé depuis plusieurs années VNF, l’organisme public en charge des voies navigables du pays. En tête des premières étapes de cette renaissance figure la réalimentation d’un réseau largement mis à mal par plus d’un siècle d’abandon au profit des routes et des voies ferrées. Il est en autre constitué de 264 barrages mobiles dont plus des deux tiers remontent au début du XIXe siècle. Vaste programme quand on sait que depuis plus d’un siècle aucune grande campagne de réaménagement n’a été entreprise. Un retard que n’ont pas pris nos voisins européens, Belgique, Pays Bas, Allemagne et républiques de l’Est qui s’attachent depuis longtemps, à grands renforts de travaux lourds, à mettre aux normes du XXIe siècle leurs réseaux navigables.

Pour rattraper le retard pris dans ce domaine par la France,VNF réalise actuellement un prédiagnostic sur 147 barrages manuels du réseau, afin d’évaluer leur état de décrépitude et de prévoir les travaux de modernisation nécessaires. Cette première étude a permis de déboucher dans un premier temps sur un programme de remise à niveau de la sécurité sur115 sites. Une première et modeste tranche de 5 M€ dans un programme de reconstruction estimé actuellement à 500 M €. Dans l’urgence, ce sont une trentaine de barrages pratiquement en ruine qui devraient être immédiatement reconstruits. Cette étape d’ouverture dans la rationalisation des réseaux d’eaux doit aussi permettre de réduire pour une part le problème croissant des crues de plusieurs régions.

Dans le même temps, VFN met en place un vaste programme de recherche sur les dernières techniques de reconstruction : préfabrication, automation, nouveaux matériaux, techniques non conventionnelles. En tout, les deux premières phases, reconstruction et études, ont déjà absorbé près de 131 M€ en 2003, dont 65 M€ correspondent aux contrats de Plan Etat-Région (pour l’aménagement de l’Oise et la restauration du canal du Rhin/Rhône qui enfin ne serait plus un serpent de mer). Hors contrat de Plan, 30 M€ ont été dédiés à la fiabilisation des voies « à grand gabarit » qui permettent aux grandes barges de circuler, comme c’est le cas pour le transport des ensembles préfabriqués du nouvel Airbus. S’ajoute à cette activité débordante des chantiers discrets mais impressionnants comme la restauration du lit de la Meuse ou de gros ouvrages ou été complètement remis en état depuis l’an 2000.

A tout cela s’ajoutent les objectifs ambitieux déjà fixés pour l’horizon 2008. Y figure en l’occurrence la réalisation du canal Seine-Nord, une nouvelle voie dont les travaux colossaux pourraient se poursuivre jusqu’en 2012. A terme, le réseau navigable français devrait être capable d’absorber une grande partie des transports de matières premières et des marchandises lourdes qui encombrent encore largement nos routes. A Deux siècles d’intervalle, VNF se trouve singulièrement placée dans l’obligation de reprendre à marche forcée la trace des hommes qui, de Louis XIV à Napoléon, avaient tissé sur le territoire le premier maillage fluvial d’Europe. L’histoire est un éternel recommencement…

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