Un musée maritime va voir le jour à l’intérieur des remparts de Saint-Malo
Après plusieurs mois de réflexions, le dévolu s’est jeté sur l’École nationale supérieure maritime (ENSM) de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). C’est dans cette ancienne école d’hydrographie voulue par Jean-Baptiste Colbert, ministre de la Marine de Louis XIV, qu’un musée maritime devrait ouvrir ses portes en 2028.
Plusieurs sites étaient pressentis pour accueillir ce futur centre culturel. Mais le château de la Briantais ou encore le quai de Terre-Neuve, au quartier de Rocabey, ont dû s’incliner devant les atouts de poids - argumentés par une étude de faisabilité - de l’ENSM. « Après plusieurs mois d’étude et au regard de l’intention du musée et des enjeux culturels, le choix s’est (...) porté sur l’École nationale supérieure maritime de Saint-Malo », située au sein du quartier Intra-Muros de la ville, qui attire chaque année des millions de visiteurs, indique la mairie dans un communiqué de presse adressé à l’AFP.
« C’est un grand projet qui a mis du temps à aboutir », a déclaré le maire Gilles Lurton (LR) lors d’une conférence de presse donnée le 21 novembre. La création du musée maritime avait en effet été envisagée dès 2007, mais ce dernier n’avait jusque-là jamais vu le jour. Plus de 15 ans plus tard, le projet est sur le point de se concrétiser.
Un musée maritime sur un lieu rempli d’histoires
La ville de Saint-Malo et les services de l’État ont trouvé un accord à hauteur de 7 millions d’euros sur la cession d’environ 5 000 m² d’une partie des bâtiments qui composent l’ENSM. Saint-Malo fait ainsi l’acquisition des bâtiments de l’école et de la chapelle Sainte-Victoire, mais l’État reste seul propriétaire du bâtiment de fonction des anciens directeurs de l’École nationale supérieure maritime. Cette surface totale permettra au musée d’accueillir « 120 000/130 000 visiteurs » par an, selon le conseiller municipal Jacques Hardoin.
Mise en place par Jean-Baptiste Colbert puis reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, l’ancienne école d'hydrographie, qui a lancé d’innombrables marins sur toutes les mers du globe, « incarne un volet important de l’histoire maritime malouine où de nombreuses générations d’élèves ont appris la navigation », est-il précisé dans le communiqué. Les élèves de l’ENSM ont quitté les locaux l’été dernier, et étudient désormais sur le campus de Paramé.
Un concours d’architectes sera lancé dès janvier 2024 pour le musée. Le permis de construire, quant à lui, sera prêt fin 2025, et les travaux débuteront dans la foulée pour une ouverture des portes espérée dès 2028. Le Projet scientifique et culturel (PSC) du musée doit être l’expression « de l’histoire forte et constitutive de Saint-Malo » et « des enjeux relatifs à la mer aujourd’hui et demain », d’après la même source.
Les collections de la ville de Saint-Malo rassemblent un fonds de 13 000 objets évocateurs du « fait maritime », allant de l’explorateur Jacques Cartier (1491-1557) au commandant Charcot (1867-1936), en passant par les pêcheurs ou corsaires qui ont sillonné les mers de Terre-Neuve (Canada) au cap Horn. Par ailleurs, un nouvel espace de conservation des collections devrait lui être livré fin 2024, dans une zone d’activité commerciale de la ville portuaire.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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