Un architecte veut construire un bâtiment d'un seul trait avec une imprimante 3D
L'imprimante 3D ouvre le champ des possibles en matière d'architecture. Après la construction d'appartements en Chine et à Dubaï, l'impression d'éléments 3D pour la construction gagne la capitale Néerlandaise, Amsterdam, avec de nouveaux atouts en poche.
« C'est comme une imprimante normale », a affirmé l'architecte responsable du projet, Janjaap Ruijssenaars, sauf qu' « au lieu de déposer de l'encre sur une feuille de papier, nous déposons un liquide sur une feuille de sable, qui se solidifie où le liquide a été déposé ».
De plus, contrairement aux autres types d'imprimantes utilisés qui « ne peuvent travailler que sur des surfaces plus ou moins droites », selon un membre du projet, l'imprimante conçue par l'ingénieur italien Enrico Dini pourra réaliser des formes beaucoup plus complexes.
En effet, ce modèle d'imprimante D-Shape, allie pour la première fois une impression libre à un bras robotique, issu de l'industrie automobile. La machine, d'environ 2 mètres de long, vient superposer au fur et à mesure des fines couches de matières, de 5 à 10 mm.
Elle pourrait ainsi imprimer des éléments en 3D, mesurant jusqu'à six mètres de long et six mètres de large à partir de roche réduite en sable et d'un agglomérant.
Une demeure « infinie » de 1 100 mètres carrés
La machine effectue actuellement ses derniers tests, dans un entrepôt à Amsterdam, avant la réalisation d'un projet d'envergure : une demeure «infinie» de 1 100 mètres carrés baptisée Landscape House.
Au départ, l'architecte ne souhaitait pas spécialement utiliser d'imprimante 3D pour la réalisation du bâtiment, dans lequel « le sol se transforme en plafond et le plafond en sol ». Cependant, « les angles étaient si complexes qu'il aurait été très difficile, voire impossible, de le fabriquer avec des techniques traditionnelles et nous avons donc appris à mieux comprendre le monde des imprimantes 3D », reconnaît aujourd'hui l'architecte du bureau Universe Architecture.
Ce bâtiment, associera ainsi des éléments 3D issus de l'imprimante, à d'autres construits de manière plus traditionnelle. Il présentera une « structure infinie » : « c'est comme la terre qui n'a pas de début ni de fin, détaille l'architecte, ce n'est pas devenu un cercle mais une bande de Möbius, qui est une figure mathématique connue qui n'a qu'un seul côté ».
Vers le zéro déchet dans la construction ?
Pour Rutger Sypkens, de la société de construction BAM associée au projet, ce type d'imprimante représente le futur. « Cela va plus vite, cela fait moins d'erreurs, et c'est meilleur pour l'environnement, car nous avons besoin de moins de matériel pour créer les formes où nous coupons le béton », a-t-il affirmé.
« Et si nous faisons une erreur, nous pouvons détruire l'élément, le retransformer en sable et le réinjecter dans l'imprimante : il n'y a pas de déchets ».
L'équipe, qui a aussi construit un banc pour la ville d'Amsterdam dans une forme identique, est en contact avec plusieurs partenaires potentiels afin de démarrer la construction « d'ici quelques années », a assuré M. Ruijssenaars.
Le bâtiment « devrait abriter des expositions, peut-être des sculptures », selon l'équipe du projet.
C.T (avec AFP)
© Universe Architecture