Roland Castro, célèbre architecte et militant de gauche, est décédé
« Il est mort paisiblement, très entouré par la famille dans un hôpital parisien ». Voilà quels ont été les derniers moments de Roland Castro, célèbre architecte et militant de gauche, d’après sa fille Elisabeth Castro.
On doit notamment à cet homme, décédé jeudi 9 mars à l’âge de 82 ans, la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, entre autres. Il signa également la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis.
Un architecte reconnu et une grande figure du militantisme
Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l’arrière-pays limousin, dans l’un des premiers maquis de la résistance. En 1958, il entre dans les Beaux-Arts de Paris. Il est notamment porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l’Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68.
L’architecte n’a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de « convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société ».
De nombreux hommages ont été rendus à Roland Castro, a commencé par celui d’Emmanuel Macron, qui sur Twitter s’est fendu du message suivant : « Légende de l’architecture et de l’urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland ».
La maire de Paris Anne Hidalgo a elle aussi tenu à rendre hommage à l’architecte. Sur Twitter elle écrit : « Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage ».
Tantôt mitterrandien, tantôt soutien du PCF, et plus récemment d’Emmanuel Macron, Roland Castro avait créé son propre parti, le « Mouvement pour l’Utopie Concrète », avec lequel il s’était lancé dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.
Jérémy Leduc
Photo de Une : ©Joel Saget