« Aujourd'hui la #TourEiffel n'a pas de protection suffisante », a estimé la ministre de la Culture Rachida Dati sur X, ce jeudi 22 février. Date marquée par un quatrième jour de grève des salariés de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete). 

L'intersyndicale exerçant au sein de l’exploitant reproche notamment à la mairie de Paris une gestion financière non viable et des lacunes dans l'entretien du monument emblématique de la capitale. 

C’est en ce sens que la ministre de la Culture réclame que la Tour Eiffel soit classée monument historique. Le but : permettre à l'État « si nécessaire d'engager des travaux d'office ». 

Un monument inscrit mais non classé

Pour appuyer son propos, Rachida Dati publie une copie d’un courrier de février 2022, adressé à la mairie de Paris. Elle y plaidait pour que l’ensemble du Champ de Mars, incluant la tour Eiffel, soit classée monument historique. 

Bien qu’inaugurée pour l'Exposition universelle de 1889, le Dame de fer est seulement inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1964. Ce statut offre un niveau de protection moindre.

À savoir que « la distinction entre inscrit et classé peut également se comprendre selon le rayonnement de l'intérêt patrimonial de l'édifice : ainsi le classement s’effectue à un niveau national et l’inscription s’opère à un niveau régional », est-il indiqué dans un document du ministère de la Culture (téléchargeable sur ce lien). L'entretien de la tour Eiffel peut ainsi être impulsé, à l’échelle gouvernementale.

D’autant que Gustave Eiffel préconisait de la repeindre « tous les sept ans », afin d’éviter la rouille du fer. Or la tour n'a pas connu de repeinte complète depuis 2010. Une campagne de rénovation lancée en 2019 n’est pas allée jusqu’au bout, en raison de la pandémie et des surcoûts imprévus après la découverte de traces de plomb. 

« Je ne comprends pas ce qui retient la Maire de #Paris d'initier cette démarche », s’indigne Mme Dati, par ailleurs maire du VIIe arrondissement, où se situe la tour Eiffel. Comme un tâcle adressé à Anne Hidalgo, sa principale adversaire pour les prochaines élections municipales en 2026.

Virginie Kroun (avec AFP)
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