Bordeaux, un an après avoir été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, avait été placée sous "suivi renforcé" début juillet 2008 par le comité du Patrimoine mondial qui mettait en cause sa gestion des ponts. Après le classement en juin 2007, le comité n'avait pas apprécié d'apprendre la démolition fin 2007, sans en avoir été informé préalablement, du pont du Perthuis situé sur le port autonome de Bordeaux, ainsi que le projet moderne du grand pont urbain Bacalan-Bastide.

« Nous avons étudié les raisons techniques et d'urbanisme qui poussent la ville à faire le choix de ce nouveau pont. Nous avons aussi examiné l'impact sur le paysage et la nature de cet ouvrage très complexe », a détaillé Francesco Bandarin, directeur du Centre du patrimoine mondial. « Cette visite a permis de clarifier les choses », a-t-il ajouté, sans préciser si le Comité se prononcerait in fine en faveur de cette nouvelle construction.

Un rapport sera transmis dans les prochaines semaines au comité et aux Etats membres sur le pont Bacalan-Bastide, a précisé M. Bandarin. Le maire (UMP) de Bordeaux, Alain Juppé, s'est dit « moins inquiet sur notre capacité à nous faire comprendre qu'avant la venue de la délégation ». Interrogé sur le risque d'un éventuel déclassement de la ville à cause du pont, il a répondu préférer être confiant et optimiste.

Ce projet monumental (426 m de long, 43 m de large) fait aussi polémique au sein de l'agglomération. La semaine dernière, le commissaire du gouvernement a demandé l'annulation de la délibération de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) déclarant d'intérêt général la construction, suivant la requête d'une quinzaine d'associations bordelaises.

Bruno Poulard