Pluie de records technologiques dans le sous-sol lorrain
Une opération hors normes
Avant de creuser ce canal, les hommes des entreprises, après un périlleux repérage subaquatique dans les galeries inondées, ont dû construire un batardeau de béton (barrage) à 130 mètres de profondeur afin d'isoler les galeries du réservoir lui-même, situé 6 mètres au-dessus. Le chenal souterrain à en outre été précédé du percement d'une galerie d'accès de 25 m2 de section sur 230 mètres de long pour atteindre le réservoir. Le chenal a ensuite été creusé à ciel ouvert avant d'être recouvert par un remblai de deux mètres. Néanmoins, l'une des difficultés majeures résidait dans le franchissement de la ligne SNCF Homécourt-Hagondange. Le chenal à donc été creusé par la société CSM Bessac de manière entièrement souterraine sous la ligne, sur une longueur de 45 mètres. L'entreprise, utilisant un tunnelier sous pression a réalisé l'opération en 5 jours. Quand tous les tunnels seront terminés, une pompe d'un débit de 4 m3/seconde, spécialement réalisée pour la circonstance, entraînera des millions de m3 d'eau vers l'Orne. L'engin à une telle puissance que l'EDF a dû raccorder au site une ligne spéciale de 20 000 volts. Cette pompe, placée dans deux puits blindés de 30 mètres de profondeur et d'un diamètre de 1,5 mètres devrait en un mois et demi faire baisser de 5 mètres le niveau du réservoir soit environ 16 millions de m3. Le réservoir naturel sera ensuite placé sur haute surveillance. Un ensemble complexe de vannes de batardeaux et de sondes devrait permettre de réguler ses eaux en cas de crue. Le chantier dont l'enveloppe reste cependant modeste (11 millions d'euros) n'a été qu'une succession d'obstacles que les ingénieurs, techniciens et ouvriers des différentes entreprises ont franchis à l'aide des solutions originales, jamais mis en œuvre auparavant. Les entreprises vont ainsi mettre fin aux funestes crues de Moyeuvre par une pluie de records technologiques.