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Paris 20e : Bruno Rollet redonne vie et couleurs à un ancien local commercial

Publié le 04 janvier 2016

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Redonner vie à un local commercial désaffecté du Square Vitruve et le transformer en centre social, tel est le projet de réhabilitation mené avec succès par l’architecte Bruno Rollet. Situé dans le 20e arrondissement de Paris, le tout nouveau centre social Saint-Blaise se distingue de par ses couleurs et sa luminosité qui animent désormais un quartier principalement dominé par des immeubles de grande hauteur. Coût total de la réhabilitation : 850 000 euros.
Paris 20e : Bruno Rollet redonne vie et couleurs à un ancien local commercial - Batiweb
Dense. C’est peut-être le mot qui définit le mieux le quartier Saint-Blaise (Paris 20e) où 78% des logements sociaux se concentrent sur seulement quatre hectares. A cette densité s’ajoute une organisation en îlots d’immeubles de grande hauteur (IGH) qui a peu à peu contribué à l’isolement et au repli du quartier. Pour faire face à la situation et redonner un souffle au quartier, la SEMAEST a décidé d’y mener des travaux de réaménagement, et ce dans le cadre du Grand projet de renouvellement urbain (GPRU).

Le périmètre Cardeurs-Vitruve est alors devenu le premier secteur opérationnel du programme. Parmi les aménagements prévus, s’est imposée la réhabilitation d’un ancien local commercial du Square Vitruve pour en faire un tout nouveau centre d’accueil : le centre social Soleil-Saint-Blaise.

L’architecte Bruno Rollet, lauréat de la consultation menée par le bailleur social France Habitation, s’est alors attaqué à ce projet de grande envergure dont la réalisation n’a pas été sans difficultés.

Une réhabilitation aux nombreuses contraintes

L’ancien local commercial du Square Vitruve se situe sur une dalle construite sur trois niveaux de parking souterrain, au pied d’une tour de 85m de hauteur et accolé à un immeuble de logements de 60m de long.

Ce projet d’architecture sociale présentait donc de nombreuses contraintes liées à cet urbanisme sur dalle des années 70. Bruno Rollet a donc du déterminer s’il était plus convenable de démolir l’ancien hangar désaffecté ou de « réparer » le passé.

« Le choix était simple : tout démolir, ou repenser le projet à partir de l’existant. J’ai choisi la seconde option parce qu’elle exigeait de mettre la science constructive au service d’un bâtiment ingrat, de surcroit interdit d’extension pour respecter les distances réglementaires entre deux IGH », explique Bruno Rollet.


Par ailleurs, réhabiliter le site était la solution la plus économique et la plus adaptée au budget dont disposait l’architecte.

« Il s’agissait d’améliorer la qualité de vie des habitants et de mettre en relation l’équipement avec ce quartier. Celui-ci est maintenant ouvert sur le prolongement des rues voisines et du boulevard Davout, desservi depuis peu par le tramway T3 », souligne l’architecte.

Optimiser la lumière, les espaces et la matière

Le bâtiment de 300m2 shon jadis « aveugle » avait besoin de davantage de lumière. Ainsi, au premier étage, une grande baie vitrée ouvre désormais sur l’extérieur, un moyen aussi de mettre en relation la dalle et le jardin. Le toit terrasse planté de sedum rend le paysage plus agréable tandis que le toit en inox permet au soleil de se refléter jusqu’au pied des tours.
Cette luminosité s’appuie également sur la fluidité et à la modularité des espaces grâce notamment à des cloisons amovibles.


L’optimisation spatiale a permis l’installation d’un ascenseur et le respect des normes PMR (personnes à mobilité réduite).

Pour allier le végétal aux matériaux de construction et « rompre la dureté de cette dalle béton », l’architecte a aménagé un jardin planté d’un pin parasol et a fait construire une palissade en bois de châtaignier.
330 gaulettes de châtaignier déniché à Rougnac, près d’Angoulême en Charente, ont été fabriquées en moins de quinze jours et vissées à une armature métallique formant ainsi une barrière naturelle devant la façade peinte en rose.

« Mon propos est aussi d’aller au bout d’une réflexion pour dessiner la limite entre l’espace public et l’espace privé ; à fortiori sur un territoire qui a été aussi mal mené, où aucun détail ne doit être négligé », conclut l’architecte.

Le local, propriété du bailleur social France Habitation, sera loué dès le mois de janvier à l’association Soleil-Saint-Blaise. Le nouveau centre sera polyvalent et accueillera diverses activités : atelier cuisine, cours de français, accompagnement social, soutien scolaire…

R.C
Photos : ®Nicolas Borel

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