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Les musées de Marseille s'invitent dans les débats des grands chantiers !

Publié le 12 octobre 2007

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La présentation du projet du Centre régional de la Méditerranée, bâtiment culturel polyvalent sur la Joliette à Marseille, coïncide avec le blocage du projet de Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. Car le projet du MuCEM semble à nouveau au point mort. Même si Michel Colardelle, directeur du futur musée, affirme que son travail continue normalement, il n'a échappé à personne que Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, après avoir longtemps bloqué le projet de Michel Vauzelle, vient de lui donner le feu vert. D'aucuns y voient l'intention, pour le maire, de remplir un espace emblématique qui risque de demeurer vide encore longtemps.
Les musées de Marseille s'invitent dans les débats des grands chantiers ! - Batiweb
« IL Y AVAIT urgence à sortir des images de haines communautaires, particulièrement dans notre région, et à créer un symbole fort d'une autre Méditerranée possible », déclarait mardi Michel Vauzelle, président de la région PACA, qui présentait à la presse le projet de Stefano Boeri de Centre régional de la Méditerranée. Ce n'est pas un hasard si ce bâtiment, en forme de proue de paquebot, moitié immergé dans la darse prévue depuis la pleine mer, sera implanté sur le môle J4, entre Vieux-Port et Joliette et face à « la Major », vitrine culturelle de l'immense projet Euroméditerranée.

Stefano Boeri n'a pas vu trop grand. Son bâtiment, qui marie verre, acier et eau, ne mesure que 6 000 m² et mixte les identités et les usages. La partie en porte-à-faux, de 40 mètres de long - la plus grande jamais construite - et les quatre étages qui y mènent, d'une superficie de 1 200 m², comporteront un espace d'exposition pouvant recevoir 1 350 personnes ainsi qu'une librairie-boutique. Quant à la partie inférieure, immergée sur deux niveaux, de 4 537 m², elle comprendra deux amphithéâtres de 450 et 120 places et des salles de spectacle.

Le public accédera au Centre par une esplanade entourant la darse, de plain-pied avec la promenade qui fait face au fort Saint-Jean. Coût du projet : 40 millions d'euros, « entièrement à la charge de la Région », a précisé Michel Vauzelle. Les travaux doivent débuter à l'automne 2008 et durer 30 mois.

« J'ai choisi de faire monter mon bâtiment à 19 mètres de hauteur, précise Stefano Boeri, exactement comme celui du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) de mon confrère Rudy Ricciotti, puisque les deux bâtiments doivent être voisins. »

Mais le MuCEM bat de l'aile. Depuis qu'en 1995 Jacques Toubon, alors ministre de la Culture, et Françoise Cachin, directrice des Musées de France en avaient lancé l'idée, et que, l'année suivante, Michel Colardelle prenait la direction du Musée des arts et traditions populaires pour préparer la transition, il n'avance guère.

Le MuCEM était, en effet, devenu une nécessité après la disparition de l'ethnologie au Musée de l'homme, la fermeture du Musée des arts africains et océaniens, et celle, prévue, des Ars et Traditions populaires (ATP). Il doit réunir les collections de la France rurale réunies par Georges-Henri Rivière aux ATP dans les années 1950, celles d'Europe du Musée de l'homme, et une partie des objets du Musée des arts africains et océaniens, plus le fruit de nombreuses collectes menées par Michel Colardelle et ses collaborateurs, pour coller de plus près à sa nouvelle vocation liée à la Mare nostrum. Au total, un million de pièces pour lesquelles Corinne Vesoni a commencé à construire d'immenses réserves dans le quartier de la Belle de Mai.

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