Le marché El Ninot de Barcelone retrouve son éclat
Conserver la structure d’origine
Sauf que l’édifice qui tient son nom d’une figurine en bois représentant une marionnette, date de 1893, à l’époque où il n’y avait que des étals ouverts vendant des produits frais. Le bâtiment actuel qui a été inauguré en 1933 était à cette époque connu sous le nom d’El Porvenir (L’avenir) en raison de son emplacement dans une zone prospère. L’édifice se compose d’une pièce centrale entourée de deux autres volumes. La façade de la partie centrale, qui donne sur Carrer de Mallorca ainsi que le passage intérieur étaient réalisés de briques apparentes et dotées d’un grand vitrail.L'intervention de l'architecte se concentre sur quatre points importants: le maintien de l’impressionnante structure existante, l'amélioration des abords, le remaniement des façades et des toits, et l'exploitation du sous-sol.
L’une des premières décisions de Josep Lluís Mateo était de maintenir la structure métallique d’origine qui constitue la clé de voûte du marché et de garder une grande surface vitrée qui apporte la luminosité à l’intérieur de l’édifice.
La refonder aux besoins d’aujourd’hui
Les abords ont été réorganisés réunissant les accès dans un espace unifié. Le hall d'accueil offre aux utilisateurs un aperçu du marché et l'accès à l'étage inférieur. Les façades et le toit ont été redessinés pour permettre à la lumière naturelle de briller tout en empêchant les rayons solaires directs qui peuvent être nuisibles pour les produits en vente. Pour cela, un système de lamelles perforées qui régule l'entrée de la lumière naturelle a été installé.Et pour adapter le marché aux besoins actuels, il a été décidé de creuser le sous-sol pour la création de deux étages souterrains qui abritent le parking, un supermarché, des quais de chargement et un espace de stockage. Avec le rajout de cette nouvelle partie, la structure est soulevée, nécessitant une importante intervention sur les fondations.
Avec le projet de la réhabilitation du marché El Ninot, l’architecte Josep Lluís Mateo a accompli un travail d’orfèvre qui non seulement sauve un morceau du patrimoine architectural de la ville mais restitue aux catalans un lieu populaire qui continue à vivre.
Sipane Hoh
Les photos : © Adrià Goula