Le futur stade de Lille sera implanté à Villeneuve-d'Ascq
D'une capacité de l'ordre de 40.000 à 50.000 places, il sera situé à la Borne de l'Espoir, à cheval sur les communes de Villeneuve-d'Ascq et de Lezennes, dans la banlieue lilloise.
145 élus sur 166 votants de la LMCU (Lille Métropole Communauté urbaine) présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Pierre Mauroy, se sont prononcés en faveur de la création d'un tel équipement.
Le site, seul proposé au vote, s'était "dégagé très nettement" lors de l'examen, par la Commission Grand stade, des divers lieux d'implantation possibles, a expliqué sa présidente Michelle Demessine (PCF), en évoquant notamment sa bonne "accessibilité" et un "délai raisonnable de réalisation".
Composée notamment d'élus, de dirigeants du Losc --le club de Ligue 1 de Lille-- et d'un représentant des supporteurs, cette commission avait été mise en place en novembre 2005.
Avec le choix du lieu d'implantation, le dossier "Grand stade" franchit une étape importante, même si beaucoup d'incertitudes demeurent, en particulier concernant l'importance de l'équipement, sa date de livraison et son coût.
Mme Demessine estime qu'il ne verra pas le jour avant quatre ans. Quant à son coût, on évoque quelque 170 millions d'euros hors taxes. Pour la première fois en France, une partie doit être financée par des partenaires privés, mais le montant est de plus de trois fois supérieur à celui envisagé pour l'extension de l'ancien stade du Losc, Grimonprez-Jooris.
Lancé en 2001 par la ville et la communauté urbaine, le projet Grimonprez-Jooris II, qui visait à faire passer le stade de 21.000 à 33.000 places, devait permettre de donner au club une enceinte à la hauteur de ses ambitions. "Solution la plus rapide et la moins coûteuse", selon Martine Aubry et Pierre Mauroy, le projet a déchaîné rapidement les passions.
Au terme de deux ans d'une bataille judiciaire engagée par deux associations de protection du patrimoine qui estimaient que le projet porterait atteinte à la citadelle Vauban proche, le Conseil d'Etat leur donnait définitivement raison en décembre 2005. Le site de la Borne de l'Espoir, dont les terrains appartiennent à la Communauté urbaine, s'étend sur 27 hectares. Il devait accueillir le parc olympique, si Lille avait organisé les JO de 2004.
S'il est desservi par trois stations de métro et se situe à proximité d'un réseau routier très dense, la circulation automobile est "saturée" dans la zone, selon le maire de Villeneuve-d'Ascq, Jean-Michel Stiévenard (PS), qui estime nécessaires des travaux d'élargissement des chaussées. Pour le Losc, actuel 3e du championnat de Ligue 1, le temps presse. Depuis juillet 2004, l'équipe de Claude Puel est exilée au Stadium Lille-Métropole, à Villeneuve-d'Ascq.
Ce stade de 18.200 places, inadapté au football, n'est pas homologué pour la Ligue des champions, ce qui a contraint le Losc à jouer ses matches "à domicile" au Stade de France dans cette compétition. En septembre, excédés des lenteurs du dossier, les dirigeants du Losc s'étaient offert une campagne publicitaire pour dénoncer cette situation qui suscite le mécontentement des supporteurs.