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Le Ciadt emmène le littoral français dans une lame de fond de projets

Publié le 23 septembre 2004

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La frénésie du Ciadt (Comité interministériel de l’aménagement du territoire) touche chaque jour de nouveaux territoires. Après l’annonce du grand chantier des pôles de compétitivité, le Comité dévoile son plan Littoral. A l’affiche, un gigantesque appel à projets qui s’étend de la Manche à la Méditerranée.
Le Ciadt emmène le littoral français dans une lame de fond de projets - Batiweb
Mais quelle mouche pique le Ciadt ? Après l’appel à la mobilisation nationale dans le combat anti-délocalisation et la création des pôles de compétitivité, c’est au tour des zones côtières d’être intégrées à l’offensive de croissance gouvernementale. En préambule, le Ciadt enclenche la création, à l’image de ce qui existe pour la montagne, d’un Conseil national réunissant tous les acteurs politiques et sociaux professionnels du Littoral. En toile de fond de cette création, il s’agit notamment de légitimer une institution capable de contenir l’antagonisme entre les ultras d’une écologie visant à « sanctuariser complètement » les cotes françaises et les acteurs du développement des régions côtières.

L’enjeu est de taille. Le littoral français, en métropole comme Outre-mer, constitue l’un des territoires qui connaît les évolutions les plus rapides. Alors que les 5 500 kilomètres de côtes, ne représentent que 4% du territoire métropolitain, ceux-ci ont une densité démographique trois fois plus élevée que la moyenne nationale. Selon le Ciadt, à l'horizon de l’an 2030, les départements littoraux devraient compter 3,4 millions d'habitants de plus, soit 58% de la croissance démographique française attendue. Une croissance qui pourrait, faute d’anticipation, réserver de lourdes déconvenues.

Le Comité interministériel souligne que «malgré ses atouts, la dynamique économique du littoral demeure fragile. Le nombre important de créations d'emplois, notamment à l'Ouest et au Sud, s'accompagne d'un taux de chômage important. Les activités traditionnelles de pêche, d’agriculture, de construction navale sont particulièrement exposées aux effets de la mondialisation et des échanges commerciaux. La croissance résidentielle et touristique, principal moteur du développement, et la pression foncière qui en découle, créent une économie de transfert et de rente, porteuse parfois d'inégalités sociales et de menaces pour l'environnement».

C’est donc pour préparer l’avenir et emmener le littoral dans une ère de développement équilibrée, que le Comité interministériel vient de dévoiler une vaste série de projets qui touche toutes les zones côtières. Un plan auquel les acteurs du btp seront par nature et au premier chef associés. En Méditerranée d’abord, alors que le port de Marseille poursuit sa profonde mutation vers le leadership des ports de grandes croisières, le port de La Ciotat devrait à son tour bénéficier des crédits nécessaires à sa transformation en un vaste pôle de réparation navale de haute plaisance. Dans la même région, la Corse ne sera pas oubliée avec l’aménagement de la réserve de Biguglia dont la dotation est fixée à 400 000 euros. Coté Atlantique c’est d’abord l’estuaire de la Charente qui bénéficiera des crédits. Le pays Rochefortais devrait ainsi se voir doté de 600 000 euros pour parfaire ses équipements et de 400 000 euros destinés à a création de la Cité de l’huître à Marennes.

La Manche n’est pas en reste. Ainsi les études nécessaires à l’aménagement de la baie de Wissant et des caps Blanc-nez et Grisnez (Nord-Pas-de-Calais) seront financées à hauteur de 500 000 euros, tandis que le chantier de l’écluse barrage maritime de Saint Valéry sur Somme recevra pour sa part 2,4 M euros. Les sites gagnants de la Manche restent cependant les grandes villes portuaires. Tandis qu’à Dunkerque/Malo-les-Bains les anciens bassins commerciaux seront complètement intégrés au tissu urbain, Rouen verra son boulevard maritime entièrement réaménagé. Le Havre, dont les grands travaux du port vont bientôt doper l’activité, bénéficiera d’un nouveau bassin de plaisance et d’une infrastructure d’accueil neuve pour les grands paquebots de croisière.

Enfin, même si les Pays de Loire et la Bretagne sont un peu marginalisés, Saint-Nazaire est cependant également dotée d’une enveloppe destinée à des opérations d’interface entre la ville et le port. Des projets auxquels s’ajoutent dans ces deux régions la création de lotissements conchylicoles protégés dans le Golfe du Morbihan et un soutien à la démarche expérimentale de gestion intégrée de la Baie de Bourgneuf (Vendée). En Outre-mer, c’est sur la modernisation du port de Degrad-des-Cannes, en Guyane, que seront focalisés les moyens.

Les crédits délivrés à ces projets seront répartis entre le Conservatoire du Littoral et le FNADT (Fond National de D’aménagement et de Développement du Territoire). Les projets dévoilés par le Ciadt viennent s’ajouter à un vaste mouvement de modernisation entrepris par les collectivités territoriales et consulaires des régions côtières. Bien que la plupart des initiatives annoncées aient été récusées en bloc par Noël Mamère, député de Gironde et leader des écologistes, celles-ci devraient à court terme générer leur quota d’emplois nouveaux et de croissance. En attendant, à défaut de condamner les cotes à une jachère générale et à une exclusion économique, comme que le préconise avec force le dirigeant des Verts, ces projets devraient rapidement apporter aux entreprises locales du btp et à une foule de sous-traitants une vague d’appels d’offres sur laquelle les entrepreneurs locaux auront plaisir à surfer.

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