Le bambou, un mot d’origine malaise qui retrouve ses racines et sa noblesse après le séisme
Plus économique qu'une infrastructure métallique, largement disponible, solide, le bambou offre des attraits certains. Surtout dans un contexte où des milliers de volontaires offrent une aide non rémunérée pour rebâtir. Selon un responsable de ces bénévoles, une maisonnette en bambou revient à 2,5 millions de roupies (environ 250 dollars) avec une main d'oeuvre gratuite et à 5 millions de roupies (environ 500 dollars) en payant les ouvriers.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), on trouve en Indonésie quinze espèces principales de bambous. Six d'entre elles sont abondantes et couramment employées en architecture. Le mot même "bambou" est d'origine malaise, donc de la région. Les importants dommages causés par le tremblement de terre de magnitude 6,3 qui a frappé le 27 mai la région de Yogyakarta (centre de Java) s'expliquent grandement par la mauvaise qualité du bâti, selon une évaluation préliminaire du Ministère au plan indonésien (Bappenas). Près de 157.000 habitations ont été entièrement détruites et 184.000 sérieusement endommagées, selon l'Agence nationale de coordination de l'aide pour les catastrophes (Bakornas). D'autres estimations tablent sur 600.000 maisons détruites ou endommagées. Les édifices en bois ont mieux résisté.
L'opinion portant le fait de vivre dans une maison "en dur" comme signe de richesse, pourrait évoluer après la catastrophe. Surtout si les nouvelles constructions à base de matériaux d'origine végétale se démarquent des anciennes. "Il est important d'utiliser le bambou ou le bois d'une façon différente afin de donner une image de nouveauté", assure Eko Prawoto. Les troncs de cocotiers sont également selon lui très prisés. "Nous nous servons de briques mais seulement jusqu'à une hauteur d'un mètre, afin qu'en cas de nouveau séisme avec effondrement cela ne soit pas dangereux", ajoute-t-il.