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La stupéfiante réincarnation de la PB 12

Publié le 16 mars 2004

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Ancienne tour des années 70, la « PB 12 » ou ancienne Tour du Crédit Lyonnais traverse une restructuration massive, véritable reconstruction « de l’intérieur ». Récit d’une étonnante métempsycose.
La stupéfiante réincarnation de la PB 12 - Batiweb
Une opération de restructuration de cette taille s’avère souvent plus longue et plus compliquée que de simplement démolir avant de reconstruire. Et pourtant, les travaux qui concernent l’ancienne tour PB12, construite en 1973 par les architectes Dubuisson, Jausserand et Chalbot, sont plus proches d’une reconstruction générale menée de l’intérieur vers l’extérieur du bâtiment, contrairement à une restructuration classique qui ne concerne pas les charpentes et les structures.

La PB12 est le cœur de lourds travaux de démolition, de rénovation et d’extension, menés sur tous les fronts. L’infrastructure, la superstructure, mais aussi les façades et les équipements du bâtiment sont concernés par ces travaux herculéens mais aussi extrêmement délicats. En infrastructure, les quatre niveaux souterrains anciennement occupés par les archives deviendront six niveaux de parkings. Un travail mené sous haute surveillance acoustique et vibratoire. En surface, la tour a été élargie de 3,60 m sur la façade Est et de 0,70 m sur les autres façades. Pour qu’une telle opération soit possible, les maîtres d’œuvre ont du toucher à l’ossature porteuse du bâtiment. Ce qui, bien sur, peut s’avérer extrêmement délicat.

Dans ce cas précis, les poteaux porteurs périphériques en béton armé ont du être démolis et évacués avant de réaliser les extensions de façade. Mais avant de pouvoir évacuer ces poteaux, il aura fallu construire en infrastructure une nouvelle ossature porteuse constituée de tubes en acier remplis de béton. Toute l’opération aura nécessité un savoir faire considérable pour maîtriser avec exactitude le jeu des forces afin de garantir à tout moment la stabilité de la tour.

La totalité des opérations ont été réalisées en moins de trente mois, tous corps d’état confondus, dont dix-huit mois pour la seule infrastructure. Ce planning très serré a obligé Buygues Bâtiment Ile de France à un véritable exploit technique. Comment, en effet, comprendre où transitent les « forces » de la tour et où étaient situées les armatures ? Un an d’études préalables et d’innombrables carotages auront été nécessaires avant de déplacer un seul point de structure. Pour reconstruire la tour « sur elle-même », Bouygues a mis au point une technique en deux phases : une phase ascendante qui comprend la dépose des châssis de façade et la mise en place de la nouvelle ossature périphérique, et une phase descendante qui comprend la découpe et l’évacuation des anciens poteaux porteurs, la mise en place de la nouvelle ossature et le clavetage des nouveaux planchers avec ceux préexistants.

Au final, la tour PB12 rénovée de l’intérieur montrera sa nouvelle silhouette épaissie et une façade enveloppée de verre clair. Mais le véritable exploit réside à l’intérieur, au cœur de la nouvelle infrastructure d’acier et béton, véritable « nouvelle ossature » de cette miraculée des nouvelles techniques de construction. Pour Buygue Construction, il s’agit d’un chantier exemplaire qui servira à valoriser son savoir-faire extraordinaire dans le domaine de la restructuration des bâtiments des années 70, un marché qui est devenu un nouvel enjeu.

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