La Galerie Vivienne, située dans le 2e arrondissement de Paris, a été construite en 1823, selon les plans de l’architecte François-Jean Delannoy. Longue de 176 mètres, elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1974.

Des travaux de restauration y sont actuellement menés, un chantier qui déplait à de nombreux commerçants de par son caractère « destructeur ». L’ancien ministre de la culture, Jack Lang, est notamment intervenu auprès d’Audrey Azoulay afin de mettre un terme aux travaux engagés dans « ce passage fameux de Paris, (…) un lieu des plus rares et des plus uniques, véritable héritage vivant du XIXe siècle ».

Il estime en effet que la rénovation porte « atteinte à l’authenticité de son architecture patrimoniale précieuse ».

« Ce projet transfigure totalement et dénature profondément l'un des plus beaux sites culturels parisiens », a écrit le président de l'Institut du monde arabe dans un courrier adressé à la ministre de la Culture, Audrey Azoulay.

Préserver l’identité du site

Jack Lang déplore « le remplacement récent de la verrière » en verre cathédrale par « un verre de serre blanc et transparent, une faute grave pour l'intégrité du lieu ». Il pointe également « le non-respect du caractère pictural, de la cohérence des couleurs et de l'authenticité des matériaux ».

Il « conjure » la ministre « d'intervenir auprès de l'architecte des bâtiments de France, ainsi que de la Drac (direction régionale des affaires culturelles) », pour mettre fin « à une rénovation qui entérinera la disparition définitive d'un patrimoine protégé indispensable au charme et à l'identité de Paris ».

Interrogé mardi par l'AFP, le ministère de la Culture n'avait pas réagi en fin de journée.

Une pétition appelant à « préserver l'identité de la Galerie Vivienne » a été lancée sur le site change.org.

« Nul besoin d'être un architecte diplômé ou un spécialiste d'histoire de l'art pour constater que la célèbre Galerie Vivienne connaît actuellement une restauration qui ne respecte absolument pas l'authenticité, l'identité et le charme de ce passage », dénonce la pétition.

« A l'atmosphère tamisée, aérée et épurée qui est propre aux passages parisiens, on nous proposera désormais une atmosphère froide et éblouissante, aux couleurs et aux matériaux bien plus proches du rococo allemand que de l'esthétique du XIXe siècle », poursuit-elle.

La pétition met également en avant « l’installation regrettable d’une verrière blanche et transparente » dont la qualité du verre « n’est ni conforme à l’esthétique de l’époque, ni adaptée aux conditions de fréquentation du passage ».

Paris possède un célèbre réseau de passages couverts, percés à travers les îlots d'immeubles et éclairés par des verrières. Ils ont été créés pour la plupart au XIXe siècle, le plus ancien datant de 1798 (Passage du Caire).

La Galerie Vivienne, à proximité du Palais-Royal, datant de 1823, est l'une des plus remarquables avec la Galerie Véro-Dodat et le Passage du Grand-Cerf.

R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Fotolia