ConnexionS'abonner
Fermer

La grande bibliothèque d’Alexandrie ressuscite

Publié le 03 mai 2002

Partager : 

Elle fut, pendant 3 000 ans, le temple universel du savoir. La grande bibliothèque d’Alexandrie, détruite en – 47 par les assauts d’un César conquérant, renaît aujourd’hui de sa catastrophique disparition

La grande bibliothèque d’Alexandrie ressuscite - Batiweb
Après avoir hanté pendant 3 000 ans les écrits de toute la mythologie, la grande bibliothèque d’Alexandrie va de nouveau, comme aux plus grandes heures de l’Antiquité, rouvrir ses portes.

L’idée de cette résurrection est née en 1984, à l’initiative de l’université d’Alexandrie. La formidable symbolique du projet a d’emblée donné lieu à un record. En effet, dès le lancement de l’appel d’offres, pas moins de1300 architectes ont fait acte de candidature. L’heureux gagnant fut curieusement un groupe nordique, le consortium norvégien Sno Hetta. Sa proposition à fait l’unanimité au sein du jury de l’UNESCO. L’organisme international co-finance en effet l’opération aux côtés des instances Egyptiennes.

Le cœur de la bibliothèque est un cylindre de 160 mètres de diamètre dont le toit est tronqué en biseau. Une architecture destinée à rendre un ultime hommage au dieu soleil Râ, et sur les flancs de laquelle sont gravées toutes les écritures connues du monde. Cette inclinaison a également pour but de réduire les effets néfastes des embruns et d’offrir à la grande salle de lecture et à ses dix niveaux de gradins, un maximum d’éclairage naturel. Ce magnifique disque en granit rose d’Assouan émerge au centre d’un vaste espace de 40 000 m2. Un espace sur lequel les musées des sciences et de la calligraphie, un planétarium, un centre de conférence ou encore une école internationale des sciences, sont prévus.

Côté budget, au pays des pyramides, l’enveloppe est pharaonique. Sur les 171 millions de dollars budgétés, 60 millions ont été consacrés à la construction et plus de 110 millions à l’acquisition des collections. Un investissement à rendre jaloux les initiateurs de la Grande Bibliothèque Mitterrand.

Une course d’obstacle pour le gratin des entreprises
Si les obstacles n’ont pas manqué, dans cet immense chantier, les entreprises françaises ont pour leur part hérité de quelques points particulièrement délicats. Ainsi l’entreprise parisienne Laubeuf, en charge de la toiture, a dû concevoir une couverture particulièrement sophistiquée, notamment pour le planétarium. En forme de sphère de 20 mètres de diamètre, celui-ci abrite une salle Imax. La coiffe qui la recouvre est composée d’une structure de deux enveloppes.

La première, constituée de panneaux sandwich de 100 mm d’épaisseur assemblés sur un réseau drainant, a une fonction d’isolation thermique et phonique. La deuxième, réalisée à partir de panneaux en composite ciment-verre revêtus d’une couche de méthacrylate teinté noir, aura le jour des effets marbrés et fera naître la nuit des anneaux de Saturne.

Pour obtenir ces résultats, les hommes de l’entreprise Laubeuf ont dû tester, aux cotés du CSTB, les performances des montages sur une maquette à l’échelle 1. Un assemblage capable de résister aux effets thermiques d’un rayonnement dévastateur. Après plus de 13 ans de travaux, à défaut d’abriter les 700 000 rouleaux de papyrus de son origine, la grande bibliothèque d’Alexandrie s’apprête à recevoir de 4 à 8 millions de volumes tout aussi précieux.

En souvenir de l’immense incendie qui détruisit ce temple du savoir, Alexandrina, puisque c’est son nouveau nom, sera dotée des systèmes anti-incendie les plus perfectionnés du monde. Avec ce monument vivant, l’Egypte souhaite, comme aux plus belles heures de son ancienne civilisation, donner asile à tout le savoir du monde et surtout, comme par le passé, à ses plus illustres représentants.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.