La future ligne ferroviaire Lyon-Turin sera construite par la société TELT
Le chantier de la future ligne ferroviaire reliant Lyon à Turin entre dans une nouvelle étape. La société TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin) a été désignée pour construire et gérer la section transfrontalière de la nouvelle ligne.
« Ce nouveau promoteur succède à la société LTF (Lyon Turin Ferroviaire) qui, d'octobre 2001 à février 2015, a mené les études et travaux de reconnaissance », selon un communiqué du TELT. Le maître d'ouvrage avait désigné en mai dernier le groupement Spie batignolles TPCI (mandataire) avec Sotrabas, Eiffage TP, Ghella SpA, CMC di Ravenna et Cogeis SpA pour réaliser les ouvrages de reconnaissance.
Cette décision a été arrêtée lors de la première assemblée générale des associés de TELT, réunissant notamment François Poupard, Directeur général des infrastructures, des transports et de la mer et de Michele Elia, administrateur délégué de FS (Ferrovie dello Stato, la société d'Etat des chemins de fer italiens, ndlr.)
L'Etat sera, pour la France l'unique actionnaire du nouveau promoteur, à hauteur de 50 %. L'Italie sera représentée pour sa part par FS à hauteur de 50 % également.
TELT sera présidée par M. Hubert du Mesnil, ancien président de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF). L'Italien Mario Virano a été désigné directeur général. 8 autres administrateurs, quatre Français et quatre Italiens ont également été désignés.
Travaux effectifs en 2016
Ce mardi, le chef de l'Etat a consacré une partie de son sommet franco-italien à l'Elysée, à l'avancement du projet de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. A cette occasion, François Hollande a annoncé le « lancement des travaux » de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin « effectifs à partir de 2016 », lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil italien Matteo Renzi.
« Il a fallu attendre aujourd'hui pour que puissions enfin traduire cet accord et engager une double opération », a expliqué le président de la République. « La première, c'est de pouvoir avoir les actes juridiques permettant le lancement des travaux qui seront effectifs à partir de 2016 ». « La seconde opération est d'aller chercher les financements (...) et nous pouvons attendre de l'Union européenne 40% de nos financements », a-t-il détaillé.
La France et l'Italie ont aussi formalisé la demande de financement européen, à hauteur de 40 % soit entre 1,1 à 1,2 milliard d'euros, pour la période de travaux allant jusqu'à 2020 et concernant le tunnel transalpin. Au total, la construction de ce tunnel coûtera à lui seul 8,5 milliards d'euros. La demande de financement sera déposée d'ici la fin de la semaine.
Mise en service prévue en 2028-2029
La création d'une liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, mettra Turin à 3 heures 30 de Lyon, contre 5 heures 20 actuellement, grâce à la construction de 300 km de voies nouvelles. L'autre objectif majeur est d'augmenter la part du rail dans le fret transalpin, tout en absorbant l'accroissement prévisible du trafic.
Cette « autoroute ferroviaire », combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991 a été cependant maintes fois ajourné. Des opposants à ce projet, particulièrement virulents côté italien, le jugent néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant. 47 d'entre eux ont été condamnés fin janvier à des peines de prison pour des heurts violents en 2011.
D'après le nouveau calendrier des travaux, la ligne devrait désormais être mise en service en 2028-2029.
C.T (avec AFP)