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Journée de l'environnement: les villes menacées d'asphyxie

Publié le 07 juin 2005

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Pourra-t-on encore respirer dans les villes de 2030, où vivront les deux tiers des habitants de la planète? Pour la Journée mondiale de l'environnement, dimanche, l'ONU a braqué le projecteur sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire, clés de la survie écologique de la planète.
L'intitulé, "Des villes vertes, un plan pour la planète", va bien au delà des forêts urbaines et des espaces verts, sources d'une meilleure qualité de l'air. Il interpelle gouvernements et élus locaux sur la nécessité d'endiguer l'exode rural et d'organiser la croissance des villes.

Plus de 60% de la population mondiale vivra en zone urbaine d'ici à 2030 contre 30% en 1950 et 48% en 2003, rappelle le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui organise l'événement (www.wed2005.org).

La croissance urbaine sera particulièrement forte dans les pays du Sud, note Michel Hamelin, responsable des relations Nord-Sud à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. En gros, au Sud, note-t-il, "70% des habitants vivent actuellement en milieu rural, 30% en milieu urbain.

En 2030 ce sera l'inverse pour les pays émergents, les pays moins avancés suivant un peu plus tard".

Avant 2015, estime l'ONU, la planète comptera 23 agglomérations de plus de dix millions d'habitants contre 19 en 2000. 80% de ces immensités bétonnées seront localisées dans les pays en développement comme c'est déjà le cas actuellement. L'envolée des mégalopoles est spectaculaire depuis 1950 où seule New York faisait partie de la catégorie avec 12 millions d'habitants.

Au Nord, souligne le PNUE, "l'urbanisation est allée, le plus souvent, de pair avec la croissance économique et l'augmentation du niveau de vie". Mais au Sud, "c'est tout le contraire qui s'est produit, notamment en Afrique où 70% de la population urbaine vit en bidonvilles".

Le plus souvent, explique M. Hamelin, "l'urbanisation est subie au lieu d'être gérée". La population s'agglutine dans des bidonvilles dépourvus de réseaux d'eau, d'assainissement, de collecte des déchets et de transports publics.

Les problèmes d'environnement deviennent alors insurmontables. Le prix élevé du foncier rend le coût des infrastructures prohibitif, la circulation anarchique aggrave la pollution de l'air et les émissions de CO2, responsables du changement climatique, s'envolent.

L'aménagement du territoire et l'intégration de l'écologie dans toutes les politiques sont "la base de toute amélioration", relève l'expert. Il faut en parallèle développer les campagnes et planifier l'arrivée en ville de nouvelles populations. Construire des infrastructures le long desquelles ces populations s'installeront et des logements neufs à faible consommation énergétique. Et aménager les quartiers pour permettre la cohabitation des commerces, des habitations et des activités économiques, seul moyen de réduire la mobilité et de combattre les pollutions multiples qu'elle génère.

La Journée mondiale de l'environnement est célébrée le 5 juin depuis 1987.

San Francisco héberge les festivités 2005, accueillant des maires des cinq continents pour signer une Déclaration des villes vertes, une charte de bonne conduite écologique à l'échelle municipale.

Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, républicain d'origine autrichienne en pointe sur l'environnement, a saisi l'occasion dès mercredi pour assigner à l'Etat des objectifs de réduction de gaz à effet de serre.

Le président George Bush a rejeté le protocole de Kyoto, un accord international sur la diminution de ces gaz réchauffant l'atmosphère.

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