Il aura fallu attendre 14 ans pour que la commercialisation du nouveau quartier du Fort, sur les hauteurs de la ville d’Issy-les-Moulineaux, soit lancé officiellement, mardi. Erigé en 1842, c’était alors l’un des 19 forts militaires destinés à défendre Paris contre les agressions extérieures. Il sera ensuite attribué à la Délégation Générale de l’Armement (DGA). En 1998, le ministère de La Défense lance le projet de cession puis de reconversion du Fort d’Issy.

Dès lors, une nouvelle vie commence pour ce lieu stratégique. C’est Architecture Studio qui remporte en 2000, avec Bouygues Immobilier, le concours lancé à l’occasion de la cession du Fort. Le 27 janvier 2006, un protocole d’accord est signé entre l’Etat, la Ville d’Issy et la Semads (Société d’économie mixte d’aménagement d’Arc-de-Seine). Et le 30 novembre 2009, Hervé Morin, Ministre de la Défense et André Santini, Maire d’Issy-les-Moulineaux, signent la promesse de vente de l’ancien fort militaire d’Issy-les-Moulineaux. Les travaux débuteront dans le courant de l’année 2010.

C’est un cyber-quartier avec 1 538 logements intelligents (dont 329 logements sociaux et locatifs libres) qui va voir le jour, grâce notamment à la domotique, prévue dans tous les logements et à la fibre optique. Tous les immeubles, conçus avec une approche bio-climatique, seront des bâtiments basse consommation (BBC). Ils ne pourront donc dépasser 65 kilowatts heure d’énergie primaire par mètre carré et par an. Sur le site, plus de 60 % des besoins énergétiques seront satisfaits grâce aux énergies renouvelables. Grâce à un puits d’énergie situé à plus de 700 mètres sous terre, la géothermie permet, par exemple, de produire l’eau chaude et le chauffage nécessaires à l’ensemble des résidences. L’isolation thermique par l’extérieur permet également de réduire les ponts thermiques et de tirer parti de l’inertie des murs pour récupérer les apports solaires en hiver et réduire l’inconfort en été. Cet éco-quartier a d’ores et déjà reçu le label Ecopolis, un label imaginé par la Commission Attali en 2007.

Pour André Santini, cet éco-quartier est « un Fort numérique (…) inspiré des expériences menées en Corée du Sud ou aux Etats-Unis à Seattle et nous rivalisons avec Stockholm ou Barcelone ». Les ventes commenceront le week-end prochain dans le local à l’angle des rues du Fort et de la Paix. La livraison de la première tranche est prévue pour septembre 2013. Les travaux débuteront cet automne.

B.P