La Galerie bordelaise parviendra-t-elle à attirer de nouveau les commerces sous ses arcades ? Si le taux d'occupation actuelle est bien loin du carton plein, les travaux engagés depuis septembre dernier devraient concourir à redonner un peu de vie à ce passage au charme désuet.

«La première phase portait sur la reprise structurelle de la charpente métallique, le remplacement du verre et des joints de la verrière, ainsi que la restauration de la haute corniche », rappelle Phillipe Delage, directeur de l'entreprise TMH, spécialisée dans la restauration du patrimoine, en taille de pierre, maçonnerie traditionnelle, charpente et couverture.

Les artisans ont déjà terminé la première moitié de la verrière et devraient s'attaquer d'ici quelques semaines à la seconde partie. « Le plus difficile, c'est de travailler sur site occupé. L'objectif est d'assurer la sécurité du public, quitte à avancer plus lentement dans les travaux », témoigne Benoît Brage, dirigeant de l'entreprise BR Echafaudage chargée du montage de la structure du gigantesque échafaudage qui a envahi la galerie.

20 tonnes de structures métalliques

Au total, pas moins de 20 tonnes de structures métalliques ont été montées, dont 15 tonnes spécialement achetées par l'entreprise BR Echafauge pour ce chantier. Un investissement conséquent pour l'entreprise qui a déboursé près de 60 000 euros pour cet équipement, principalement des plateformes. Le reste a été loué à l'entreprise Layher.

« Nous avons fourni le système de parapluie Couvralu qui permet de protéger les ouvriers et les travaux des intempéries », explique Stéphane Roué, responsable d'agence Layher Bordeaux. Pour éviter les pénétrations d'eau, un joint caoutchouc vient s'interposer entre chaque élément de ferme et au droit du profil de la membrure supérieure. « Sur les côtés du parapluie, nous avons ajouté un système de gouttières, afin d'éviter que l'eau s'écoule directement le long des façades de la Galerie », ajoute Stéphane Roué.

De plus, le cahier des charges imposait de ne pas recouvrir entièrement la Galerie, afin qu'elle soit toujours accessible et éclairée un minimum naturellement. Un mécanisme de convoyeur à rouleaux, permettant de faire avancer le parapluie en fonction de l'état des travaux, a donc été mis en place.

« C'est un chantier très important pour nous. La rénovation de cette verrière de 70 mètres de long va redonner un peu de lumière à ce lieu magnifique, qui n'est pas mis en valeur actuellement », précise Stéphane Roué.

2e tranche de travaux en 2016

Après cette première tranche de travaux, qui prendra fin en juin, la Galerie fera l'objet d'une seconde phase de travaux portant sur la rénovation de la façade en septembre 2016. Le budget total de ce chantier est estimé à 3 millions d'euros au total, dont un million pour cette première phase. L'Etat et la ville de Bordeaux ont pris en charge une partie des travaux, à hauteur de 35 et 25 % respectivement. La copropriété a pris en charge les 40 % restant.

La suite des travaux, déjà budgétisée, reste néanmoins soumise à l'approbation des copropriétaires. La Galerie en compte une soixantaine, ce qui n'a pas rendu la prise de décision facile. De plus, si la Galerie est privée, le passage construit par l'architecte Gabriel Joseph Durant en 1833 est public, et inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques. Cela nécessite un suivi du chantier par un architecte du patrimoine, en l'occurence Denis Boullanger. 

Claire Thibault
© C.T