Construit au 18ème siècle, l'hôpital Richaud (Versailles Rive Droite) a été vidé de ses occupants en 1981, au profit de son homologue Mignot au Chesnay. Abandonné pendant une dizaine d'années, il a connu squatts, drogues, vols de matériaux et incendies, le plus récent en 2009.

Racheté, en grande partie, fin 2009 par la Financière Norbert Dentressangle à la Ville de Versailles, l'hôpital Richaud va connaître une profonde réhabilitation, pensée par le cabinet d'architecture Wilmotte et Associés, et menée par le promoteur immobilier Ogic, filiale à 51% de la Financière pré-citée. Au programme : 72 appartements haut de gamme (dans la partie classée Monument Historique) dont une moitié conservée par l'investisseur, 112 appartements neufs, 82 logements étudiants en social et 64 appartements neufs dans une seconde tranche. A tout cela vient s'adjoindre une crèche, des commerces et des locaux professionnels. Enfin, en cour intérieure, un jardin à la Française sera ouvert au public et un espace culturel dédié à la musique et à l’architecture sera installé dans l'ancienne chapelle (coupole de Charles François Darnaudin, plan masse d'Ange-Jacques Gabriel).

Les travaux, qui doivent commencer en janvier 2011 pour le neuf et en mai pour la réhabilitation de l'ancien, devraient durer environ trois ans. "Il a déjà fallu six mois pour déblayer l'hôpital. Tout était resté en place, comme si il y avait eu une guerre : stockage, archives, journaux vieux de 40 ans étalés sur le sol, outils et même... relevés d'autopsie dans la morgue", a rappelé un responsable d'Ogic lors d'une visite de presse organisée le 26 octobre. Outre les nombreuses dégradations subies, dues notamment aux vols et aux incendies, le bâtiment comportait beaucoup d'amiante, "beaucoup plus qu'annoncé par l'administration", précise un autre responsable de l'opération.

Reconversion

"Sauvegarder un bâtiment ancien signifie en théorie le maintenir dans sa fonction d'origine", a expliqué Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques, qui joue le rôle de conseil sur cette opération (c'est la DRAC qui décide en dernier lieu). "Mais dans le cas d'un hôpital, c'est totalement antinomique : il faudrait tout détruire, car plus rien n'est aux normes ! C'est pourquoi certains hôpitaux sont transformés en maisons de long séjour (maisons de retraite) ou en musée. Mais sinon, il faut forcément se tourner vers une reconversion. C'est ce qu'il a été décidé de faire ici", précise l'architecte en chef des Monuments Historiques.

Laurent Perrin