De quelles mesures la profession d'architecte a-t-elle besoin aujourd'hui pour inciter les acteurs à recourir à leurs services ? Pour répondre à cette question, qui vise un objectif plus large d'améliorer la qualité architecturale à l'échelle nationale et de faire sortir la profession du marasme où elle se trouve, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication a lancé trois groupes de travail.

Ces travaux, menés en partenariat avec le Conseil national de l’ordre des architectes pendant trois mois, ont été nourris par de nombreux entretiens et auditions.

« Nous avons pris en compte les propositions issues des architectes consultés par un questionnaire début mars 2015.(...) Et toutes ces analyses et réflexions nous ont amené à établir de nombreuses propositions, que nous avons diffusées au fur et à mesure de l'avancement, au ministère de la Culture, aux groupes de travail et à l'ordre des architectes », précise pour sa part l'Unsfa qui a participé à cette réflexion.

Les animateurs et rapporteurs des groupes de travail, Frédéric Bonnet, Boris Bouchet et Hélène Riblet (groupe 1), Marc Barani, Marie Zawistowski, Paul Chantereau et Lorenzo Diez (groupe 2), Paul Chemetov, Lucie Niney et Christine Edeikins (groupe 3), ont achevé de leur côté les travaux et rendus leurs rapports jeudi dernier à Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication.

Confiance et transparence dans l'acte de construire

Il ressort d’ores et déjà plusieurs orientations,, souligne la Ministre. « La crise actuelle oblige à réinterroger les fondamentaux d’une architecture de proximité qui doit être accessible à tous, dans une culture partagée du bien construit », explique-t-elle.

Les auteurs des rapports invitent donc à « poser un regard nouveau sur la valeur économique et culturelle de l’architecture pour retrouver confiance et transparence dans l’acte de construire ».

Plus de liens entre les métiers de la construction

Ils relèvent en outre la nécessité des liens entre la formation, la recherche et les différents métiers de la construction et du design, qui appellent de meilleures coopérations.

A ce titre, les auteurs mettent l'accent sur le renforcement de l’ancrage scientifique, professionnel et territorial de la formation initiale et continue des architectes et sur la nécessité de l'accompagnement des jeunes professionnels. Ils insistent également sur la structuration de la profession, qui doit pouvoir répondre aux évolutions de la société et de la commande.

Renforcer l'exemplarité du concours

Enfin, les auteurs proposent de renforcer l’exemplarité du concours, caractéristique française récemment confirmée par le Premier ministre, à travers notamment une maîtrise d’ouvrage mieux formée aux enjeux architecturaux et à même d’assumer une gestion vivante de son patrimoine.

La ministre Fleur Pellerin a d'ores et déjà annoncé qu'elle présenterait une série de mesures en faveur de l'architecture au gouvernement en septembre, après une concertation interministérielle faisant le lien avec les différentes politiques économiques, urbaines, écologiques et d’aménagement du territoire.

C.T