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Albi fait sa petite révolution en matière d'éclairage public

Publié le 09 décembre 2004

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Un siècle après la mise en place de ses premiers lampadaires électriques, Albi a choisi d'être la ville test pour un éclairage public de nouvelle génération, qui permet de 30 à 50% d'économies d'énergie, tout en maintenant la même intensité lumineuse et en améliorant le rendu des couleurs. La lumière blanche diffusée par quelque 90 nouveaux lampadaires dans cinq rues du centre-ville n'a rien de spectaculaire mais cache d'importantes innovations, fruit d'une coopération entre 11 entreprises ou instituts de recherche de 6 pays européens associés dans le projet NumLiTe (Numerical Light Technology) dirigé depuis 3 ans par le Pr Georges Zissis (Université Paul Sabatier - CNRS) de Toulouse.
Albi fait sa petite révolution en matière d'éclairage public  - Batiweb
Au total le projet aura coûté 6,6 millions d'euros dont 2,8 millions de subventions de la communauté européenne. Constatant que depuis 30 ans l'efficacité de l'éclairage public stagne, les chercheurs et les industriels se sont donné pour mission, dans le cadre du programme européen "Energie", de réaliser un système d'éclairage réduisant de 30% à 50% la consommation d'énergie.

Il s'agissait également de préserver l'environnement, rendre l'éclairage mieux adapté à l'oeil humain et améliorer le rendu des couleurs. Pour le Pr Zissis, "une augmentation de 2% de l'efficacité lumineuse des sources pour l'éclairage urbain peut permettre une diminution de 6 à 7 millions de tonnes de rejets de CO2 dans l'atmosphère, ce qui correspond à 1% de la diminution prévue par les accords de Kyoto sur l'environnement".

Le nouveau système utilise des lampes de nouvelle génération à halogénures métalliques avec enveloppe céramique installées dans des luminaires spécialement dessinés pour mieux distribuer la lumière et éviter la pollution lumineuse. Le système prend également en compte les particularités de l'oeil, sensible la nuit à des longueurs d'onde décalées vers le bleu.

L'innovation touche également à la gestion de l'éclairage qui permet, grâce à un petit ordinateur, de programmer - par liaison filiaire ou radiofréquences- l'intensité lumineuse de chaque lampadaire. Le Pr Zissis concède que les nouveaux équipements sont plus chers que les systèmes traditionnels.

Mais, ajoute-t-il, "l'amortissement peut se faire en 8 ans alors que la durée de vie de l'installation est de 30 à 40 ans". Le projet NumLiTe se veut pionnier en matière d'innovation et d'économies d'énergie dans un secteur où la demande - notamment pour l'éclairage domestique - est en très forte augmentation.

On estime actuellement à 30 milliards le nombre de lampes électriques en service sur la planète et à 10 milliards les nouvelles lampes produites chaque année. La consommation mondiale en éclairage dépasse les 2.000 TWh d'énergie électrique par an (1TWh = 1 milliard de kWh) soit approximativement plus du dixième de la production globale d'électricité.

Dans un pays industrialisé, on utilise en moyenne 10 à 15% de la production électrique annuelle pour l'éclairage (12% en France, 19% aux Etats-Unis). La France a consommé en 1999, 41 TWh pour l'éclairage dont 10% pour l'éclairage public et routier, 30% pour l'éclairage domestique et 60% pour le secteur tertiaire.

Les universités de Toulouse, Montpellier, Patras (Grèce) et Madère (Portugal) ont participé au projet NumLiTe tandis que les industriels viennent de France, Suisse, Allemagne et Grande-Bretagne.

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