À Villeurbanne, Atelier du Pont signe un projet épuré
C’est un immeuble de bureaux mais pas n’importe lequel, il s’agit d’un ensemble qui se caractérise par sa forme et s’incruste subtilement dans la difficile parcelle où il se trouve. En effet, l’agence d’architecture parisienne créée en 1997 et gérée par Anne-Cécile Comar et Philippe Croisier vient de livrer, à Villeurbanne, un projet à fière allure, aux lignes pures et aux traits soignés.
Un programme conséquent
« Le concours était organisé par le promoteur Cardinal et le preneur/futur utilisateur Opteven, ce qui sort de l’ordinaire pour ce type de consultation pour des projets de bureaux qui n’ont habituellement pas forcément de preneur identifié dès le début. Trois agences d’architecture avaient été invitées à remettre des propositions », racontent les architectes, dont l’idée a été choisie pour mener à bien le projet.
C’est donc un programme conséquent d’une surface de 7 650 m² qui vient se placer en front de l’esplanade Miriam Makeba au cœur du quartier du Carré de Soie à Villeurbanne. Il s’agit d’un quartier industriel où se sont historiquement développées de nombreuses usines textiles travaillant la soie artificielle, et qui abrite aujourd’hui des logements, des bureaux, et divers équipements.
Malgré une ossature en poteaux poutres en béton avec des dalles en béton et des noyaux centraux qui sont également en béton, l’ensemble dégage une certaine fluidité et un dynamisme. Pour mieux adopter le terrain trapézoïdal, les architectes ont opté pour une forme générale organique qui suit les contours de la parcelle. Un parti-pris qui donne au projet son écriture singulière. Cette dernière est renforcée par l’existence des brises-soleil habillant la façade courbe, et offrant aux utilisateurs des lieux de belles échappées visuelles changeantes selon le point de vue.
Crédit : Erick Saillet
Des espaces modulables
Mis à part le confort des espaces, les architectes ont choisi de libérer les intérieurs de toute structure, en compactant au maximum les noyaux. Ainsi, les espaces de travail traversants sont plus agréables à vivre, mais aussi modulables. De même, il s’agit d’une réponse raisonnable pour s’adapter à la hausse des effectifs d’Opteven en saison estivale, mais également à tout changement futur qui pourrait parvenir à l’organisation de la société.
« La société Opteven - dont ce bâtiment est le siège social - propose des services de garantie panne mécanique et d’assistance automobile. La majeure partie des espaces de bureaux se concentrent autour du centre d’appels multilingues où les collaborateurs travaillent en îlots. Son effectif variant beaucoup notamment pendant les vacances - période où il y a plus de trafic véhicules longue distance donc plus d’assistance, l’entreprise doit rester attractive pour ses équipes fixes et intérimaires qui reviennent d’année en année. C’est pourquoi libérés de toute structure, les espaces sont conçus pour s’adapter à l’activité très spécifique d’Opteven : modulables pour les hausses et baisses des effectifs, traversants et agréables à vivre pour fidéliser les équipes », soulignent les architectes.
Crédit : Erick Saillet
Des terrasses partagées
Dans le quartier dense où se trouve l’édifice, la double hauteur du rez-de-chaussée ouvre d’agréables vis-à-vis sur le jardin, tandis que les derniers étages libèrent de larges espaces extérieurs sur les toits. Ces derniers sont accessibles à tous les collaborateurs qui souhaitent profiter du soleil et de la tranquillité, à l’écart du bruit, tout en disposant d’un lieu agréable ouvert sur la ville. Ces terrasses partagées sont devenues non seulement des lieux de rencontres, mais aussi des emplacements créés pièce par pièce pour répondre aux exigences de nouveaux usages dans le travail comme les réunions informelles, la détente, la relaxation. Dans certains cas, nous pouvons même y apercevoir quelques potagers. Une nouvelle manière de travailler en alliant les contraintes du boulot au bien-être.
Sipane Hoh
Photo de une : Takuji Shimmura