À Trappes, le groupe scolaire Jean Macé se réinvente
Avant de parler du projet, évoquons le parcours d’Hélène Reinhard. En effet, la jeune architecte et fondatrice de SOL Architecture & Urbanisme, très engagée par ailleurs pour un urbanisme écologique et inclusif, incarne une nouvelle génération d’architectes qui mettent un point d’honneur au rôle social de l’architecture, à travers des réalisations contextuelles utilisant des matériaux durables tout en valorisant les divers savoir-faire et leur mise en œuvre. Hélène Reinhard, qui choisit de travailler activement sur la réhabilitation des quartiers sociaux de la couronne parisienne, a réalisé l’extension et la rénovation du groupe scolaire et du centre de loisirs de Trappes, en s’éloignant des stéréotypes attachés à la rénovation urbaine et en mettant l’accent sur la pédagogie et l’écologie.
Un projet essentiel
La commune de Trappes, qui est en pleine mutation démographique, attire grâce à sa situation géographique de nouvelles familles. Le quartier Jean Macé, situé non loin de la gare, profite de cette nouvelle attractivité. Pour répondre favorablement à la demande grandissante, la ville entame plusieurs opérations de réhabilitation mais aussi l’amélioration de ses établissements scolaires. Construite dans les années 1960, l’école Jean Macé, dont les équipements ne répondaient plus aux normes actuelles, avait grand besoin d’un coup de jeune. Pour pouvoir mieux accueillir les effectifs croissants d’élèves et proposer les activités extrascolaires essentielles dans de bonnes conditions, un projet de réhabilitation et d’extension a été lancé en 2018. Outre la réhabilitation, le projet aspirait à la construction d’un bâtiment extrascolaire neuf en site occupé. Une opération menée avec délicatesse par Hélène Reinhard et son agence SOL Architecture et Urbanisme.
Optimisation, transformation et savoir-faire
Le concept de la nouvelle configuration se base sur l’union de deux équipements en un. Ainsi, au lieu d’édifier un bâtiment autonome sur les surfaces extérieures de la cour, le projet optimise l’école existante. De ce fait, les architectes transforment les circulations et engendrent un nouveau hall d’entrée tout en édifiant les espaces périscolaires dans leur continuité. L’équipement vieillissant se trouve ainsi amélioré. Complètement réhabilité, il devient même énergétiquement efficace. Mais le rôle de l’architecture ne s’arrête pas à la forme rénovée ni aux normes retrouvées, il va au-delà et s’inscrit dans une démarche engagée. Cette dernière se distingue à travers l’utilisation de matériaux biosourcés comme le bois et la terre crue. Des choix qui ont permis entre autres l’intégration de savoir-faire artisanaux.
Intérêt, curiosité et exemplarité
L’architecture est pensée pour être ludique. Les nouveaux espaces se caractérisent par une variété de tailles, de couleurs et de matériaux. Tout a été conçu pour inciter à la curiosité. Par ici, quelques alcôves qui génèrent des espaces d’intimité, par-là, des jeux de couleur et de hauteur sur le mobilier. Ailleurs, des murs aux teintes soutenues ou encore des dispositifs qui laissent transparaître les matériaux utilisés. Tout est fait pour attiser l’intérêt des divers usagers. Partir d’une réhabilitation et d’une mise aux normes pour fabriquer un véritable socle éducatif est un sacré défi que l’architecte Hélène Reinhard et son agence ont relevé avec brio. À Trappes, le renouvellement du groupe scolaire Jean Macé constitue un exemple à suivre.
Sipane Hoh
Photos : Clément Guillaume