À Ivry-sur-Seine, une élégante reconversion signée Tolila+Gilliland
Le programme est dense, la parcelle est située à l’angle formé par la rue Maurice Gunsbourg et l’avenue de l’Industrie. Dans leur démarche, les architectes ont respecté le parti pris général d’implantation qui s’inscrit en cohérence avec les diverses exigences de la ville et des architectes urbanistes ANMA.
Le bien-être des usagers
La diversité programmatique n’a pas entravé le travail des architectes, bien au contraire, ils ont fait tout leur possible pour garantir aux différentes entités un caractère commun, tout en les différenciant selon leurs implantations urbaines. Le nouveau projet fait un clin d’œil au passé industriel du lieu, favorise la linéarité de la partie commerciale en l’ouvrant sur la rue et possède une grande variété de typologies de logements. Ces derniers ont reçu un soin particulier, car ils possèdent des parties extérieures, très appréciées par ailleurs.
Les deux entités du programme sont reliées, à leur premier étage, par un jardin. Ce dernier se compose de deux parties accessibles : une privative dédiée aux logements d’accession et une partie commune pour la résidence étudiante. Une autre partie, non accessible et végétalisée, complète l’ensemble. Dans leur conception, les architectes de Tolila+Gilliland Architectes Associés ont privilégié le bien-être des usagers, en dotant l’ensemble de grandes baies vitrées qui ramènent le maximum de luminosité. D’ailleurs, pendant la phase d’étude, dans le but d’optimiser l’ensoleillement naturel des façades, les vis-à-vis des pièces à vues principales ou secondaires et les ouvertures vers le cœur d’îlot, une recherche en maquette a été faite. Il en résulte des espaces généreux, lumineux et fonctionnels. Un trio incontournable qui constitue le fondement même de toute architecture résidentielle.
Un programme rationnel
Les logements en accession occupent une situation privilégiée, ils sont dotés de doubles orientations et sont composés d’une grande diversité de typologie qui va du simplex au duplex, en passant par des hauteurs de plafond allant jusqu’à un étage et demi ou des loggias généreuses de 1,70 mètres de profondeur orientées sud, sud-est et ouest.
La résidence étudiante occupe l’angle de l’avenue de l’Industrie, et donne sur deux voies nouvellement créées sur la parcelle par l’agence ANMA. Le programme est rationnel, il superpose 170 chambres étudiantes dont 11 chambres PMR adaptées et équipées, plusieurs locaux communs comme la salle de sport, et deux généreuses terrasses communes.
Une nouvelle histoire
Les deux parties qui occupent la parcelle sont composées de la manière suivante : sur un rez-de-chaussée commun qui comprend un plateau commercial et deux entrées séparées, se dresse, un bâtiment en R+14 qui accueille les logements en accession, et un bâtiment en R+7 qui accueille la résidence étudiante. Les architectes nous racontent que les toitures terrasses intermédiaires des deux édifices ont été étudiées comme une 5ème façade.
Côté matériaux, le béton a été privilégié car d’une part, il instaure un lien avec le passé industriel de la ville et d’autre part il permet une variété de finitions et de teintes. D’ailleurs, les architectes ont eu recours aux différentes teintes et textures pour marquer la différence entre les deux bâtiments tout en respectant la concordance entre les diverses entités. Aussi imposant que raisonnable, l’ensemble qui remplace les anciennes imprimeries du quotidien Le Monde écrit une nouvelle histoire, grâce à l’architecture de Tolila+Gilliland.
Sipane Hoh
Photo de Une : © Cyrille Weiner