Une maison écolo pas comme les autres
Au rond-point Saint-Marc, s'engager sur le boulevard Lafayette. Rouler quelques centaines de mètres puis tourner à gauche. Suivre le petit chemin de terre et s'enfoncer avec ravissement au coeur de la verdoyante et forestière vallée du Stanco. S'arrêter au bout du sentier, où elle apparaît enfin, imposante et majestueuse.
Ici, est en train de naître une maison dans le pur style « écolo », pour laquelle les propriétaires ont décidé d'exploiter autant que faire se peut les possibilités offertes par « les matériaux sains ». Claire Gablin et son compagnon, Jean-Pierre Faure, ont imaginé avec l'aide d'un architecte, une demeure en bois aux formes arrondies avec un zome, en guide de toit, cette forme géométrique en losanges s'apparentant à une sorte de dôme ayant l'aspect du diamant. « Je veux faire de cette maison ma vitrine », explique Claire Gablin, spécialisée dans le conseil, l'accompagnement et la formation en décoration et isolation en matériaux sains et qui prône les vertus de l'auto-construction. Une « vitrine » unique et exemplaire.
« Une première mondiale »
Pour relever le grand défi de sa réalisation, ils ont fait appel à Thierry Hamon, un jeune charpentier de Plestin-les-Grèves, nouveau venu dans la construction en bois (lire ci-dessous), qui, pour sa première réalisation, est en passe de réussir un coup de maître. « On a complètement innové au niveau du zome », s'enthousiasme le jeune homme, sur le point de réaliser « une première mondiale ».
« D'habitude, pour ces toits, on utilise une ossature en bois traditionnelle, dans laquelle on inclut ensuite des panneaux. Pour la première fois, on va remplacer cette ossature par des panneaux en KLH, qui vont tenir les uns aux autres en s'emboîtant à la manière d'un parquet », détaille le professionnel. Associés à une isolation extérieure en fibre de bois, ces panneaux autrichiens, utilisés dans la conception des maisons bioclimatiques et constitués de plusieurs couches de bois, forment ainsi un seul tenant. « Contrairement à l'ossature bois, il n'y a pas de coupures et donc pas de fuite de chaleur. On crée ainsi une double peau qui apporte un très bon coefficient thermique et qui permet aussi à la maison de respirer », vulgarise Thierry Hamon. CQFD.
Écolo et pas cher
Toujours dans ce même souci d'économie d'énergie, les murs seront également réalisés avec ces fameux panneaux KLH en douglas, « un résineux de pays, qui ne nécessite pas de traitement, correct, pas trop cher et qui présente une bonne flexion ». En revanche, pour l'isolation, les propriétaires ont préféré opter pour la paille, « un matériau du coin » moins onéreuse que la fibre de bois. Le couple se chargera lui-même de poser les bottes et de réaliser l'enduit. De toute façon, « en tant qu'entreprise, je ne peux pas poser la paille moi-même car en France ce mode d'isolation n'est toujours pas homologué contrairement à l'Autriche », se désole le charpentier, qui encourage pourtant son utilisation, « pour peu que les gens souhaitent s'investir dans la construction de leur maison ».
S'assumer auto-constructeurs, c'est le choix de Claire et de Jean-Pierre, qui invitent le public à découvrir ce beau projet et leur démarche en se rendant sur place.
Christèle BOURDEAU.