Mal logement : « décalage entre le discours du gouvernement et la réalité »
Les associations « tiennent à alerter le gouvernement sur un certain nombre de sujets d'inquiétude qui leur font craindre aujourd'hui l'échec de la Refondation en cours » du dispositif d'hébergement et d'accès au logement, écrivent-elles dans une note adressée au Premier ministre François Fillon, au ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo et à son secrétaire d'Etat au logement Benoist Apparu. Le gouvernement a lancé en 2008 un vaste chantier national chargé de renforcer dans les 5 ans l'effort de la nation dans ce secteur.
Or, selon ces associations, « le décalage est aujourd'hui insupportable entre les ambitions lancées début 2008 et la frilosité, voire l'inertie et le repli observés dans certains services de l'Etat ». Ce Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri mal logées exige que ce « chantier de la Refondation soit publiquement replacé au rang de priorité nationale », écrit-il dans cette note. « Les associations demandent un engagement très ferme du Premier ministre », a lancé Pierre Henry, Directeur général de France Terre d'Asile, lors d'une conférence de presse.
Elles exigent notamment la continuité de l'accueil inconditionnel pour toutes les personnes en situation de précarité. Pour mieux prévenir la mise à la rue, elles réclament des « mesures concrètes et efficientes pour les personnes les plus fragiles ». Refusant toute réforme au rabais, le collectif exige le maintien des budgets pour 2010 au minimum à hauteur des crédits consommés en 2009, estimant que « d'importantes réductions budgétaires remettent en cause l'objectif affiché (par le gouvernement) du logement d'abord ». « Ce qu'on présente, c'est un élément de consensus. Mais on peut aussi faire émerger d'autres formes d'intervention si on n'est pas entendus », a prévenu Pierre Henry.
B.P (source AFP)