Les éco-artisans dans les clous du Grenelle
La suite ? Ce sera, d'ici un an ou deux, un label « éco-rénovation », « quand le volume d'éco-artisans sera assez important », précise Jean Lardin, qui ajoute que « dans les régions et les petites communes, les artisans commencent déjà à l'élaborer, entre eux ». Précision notoire, « pour mettre la Capeb à l'abri de toute accusation de copinage, il fallait se séparer de la gestion du label « éco-artisan ». Si la Capeb reste propriétaire de la marque, la gestion en est confiée à Qualibat, « qui a eu la réponse la plus convaincante à l'appel que nous avons lancé » ajoute le président.
Prérogatives du Grenelle
Rappelons les missions de l'éco-artisan. De façon générale, « on reconnaît des compétences techniques à l'artisan. L'éco-PTZ ajoute encore des compétences en matière d'approche liée à la performance énergétique du bâtiment. L'artisan doit pouvoir faire une évaluation du bâti, en fonction des travaux à réaliser. L'entreprise doit acquérir des compétences pour évaluer et conseiller son client, obtenir sa confiance. Il en va de la crédibilité du résultat, qui sera le juge de paix », sermonne Jean Lardin. Exactement les prérogatives du Grenelle, qui mettent l'accent sur la performance énergétique comme gage de protection de l'environnement.
Les artisans ont leur rôle à jouer dans ce virage. Et vu les chiffres du secteur, ils ont raison de ne pas croiser les bras. Le troisième semestre 2009 a en effet vu l'activité chuter de 8,5%, avec –7% en construction neuve et –2,5% en entretien-rénovation, sans grande surprise. Fait rare, on observe selon la Capeb « le même pourcentage [de –8,5%] en volume et en valeur en raison de la stabilisation des prix pratiquée par les entreprises ». Et ce, malgré une hausse non négligeable (+2,5% au troisième trimestre) des prix des négoces.
Pour y arriver, l'artisanat aura besoin d'aide. La Capeb demande donc au gouvernement de maintenir son effort. C'est à dire reconduire l'éco-PTZ (déjà 35.000 signés pour une valeur moyenne de 15 à 17.000 € destinés aux « verdissement » de projets), le dispositif Scellier, les aides de l'Anah mais aussi... « ne pas oublier le secteur de la construction dans ce qu'on appelle le Grand Emprunt », tient à préciser Jean Lardin.
Laurent Perrin