La future Réglementation Bâtiment Responsable (RBR) devrait apporter une réponse à un enjeu sociétal de taille : le confort acoustique. En effet, alors qu’une enquête Ifop réalisée pour le MEDDE a montré que 86% des Français considèrent être gênés par le bruit à leur domicile, et que 85% des actifs éprouvent une gêne sur leur lieu de travail, il est devenu nécessaire d’intégrer le plus en amont des projets la notion de confort intérieur.

A l’occasion de la 2e édition de la Matinée du Contreplaqué *organisée le 19 janvier à Paris, les acteurs de la construction et de l’agencement sont revenus sur les solutions les plus adaptées à la problématique du bruit, dont le coût social est estimé aujourd’hui à 57 milliards d’euros.

« C’est une question trop souvent négligée. Et pourtant, il existe des solutions », ainsi souligné Philippe Strauss, expert au Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit (CIDB).

Cohabitation et matériau contreplaqué

Le débat s’est articulé autour du matériau contreplaqué. Lors de son intervention, Madeleine Villennave, expert en acoustique, a présenté l’ensemble des performances des panneaux contreplaqués, selon les différentes situations et problématiques acoustiques.

Si la réglementation actuelle exige un isolement au bruit extérieur supérieur ou égale à 30 dB, « l’utilisation du panneau contreplaqué, en paroi extérieure, permet de répondre facilement » à ces exigences, a-t-elle dit, « en dépassant les 30 dB règlementaires ».

Deux réalisations ont ensuite été présentées. Patrice Gardera de l’agence Gardera-D / Architecture, est revenu sur la conception du futur siège de la Fondation Surfrider à Biarritz pensé comme une vague.

Il fallait « répondre aux contraintes liées à la cohabitation, dans le même volume, d’un espace de travail et d’un espace d’exposition dédié aux scolaires ». Longue de 40 mètres, la vague sépare le volume en deux et agit « comme un véritable écran antibruit ».


La vague est composée de portiques, disposés tous les 2,5 mètres et oscillant entre 2,5 et 3 mètres de hauteur, support d’une ossature secondaire qui a permis de disposer « 220 panneaux acoustiques triangulaires, biseautées en coupe d’onglet, en contreplaqué acoustique à âme dense ».

« Une solution entièrement en bois où le structurant devenait la finition. Une forme libre créant, dans chacun des espaces, des cocons protecteurs, espaces intimes, totalement épargnés du bruit », a expliqué M. Gardera.

Confort acoustique et sécurité incendie

Benoît Reitz, dirigeant de l’entreprise « Avec le Bois » a lui aussi fait le choix du contreplaqué, un matériau qui répond à la fois aux exigences de confort acoustique et à celles de la sécurité incendie.

« Pour générer de la performance acoustique, il me fallait créer du vide. Quel matériau me permettait d’enlever autant de matière tout en gardant un maximum de résistance mécanique et de stabilité ? Quel matériau me garantissait une telle légèreté et une véritable fiabilité ? Quel matériau m’assurait une constance d’aspect et une qualité de finition ? Le panneau contreplaqué de peuplier », a-t-il détaillé.

Pour son projet, M. Reitz a signé un partenariat avec la société Woodenha qui a su développer une solution d’ignifugation par imprégnation (autoclave à froid) adaptée à ces panneaux.


Enfin, Sabine Boury, déléguée générale de l’UIPC est revenue sur la définition du confort intérieur dans les bâtiments basée sur les cinq sens. Elle a présenté la publication d’un premier Module complémentaire au cahier 106 consacré au confort hygrothermique et aux performances des panneaux contreplaqués.

Elle a également annoncé la thématique de la prochaine matinée, programmée début 2018, qui fera la part belle au dernier sens, la vue, pour mettre en lumière le confort visuel et le potentiel créatif, esthétique et design des panneaux contreplaqués et décoratifs.

*L'événement est organisée par lecontreplaque.com et les Industries du panneau contreplaqué, avec le soutien du CODIFAB

R.C
Photo de une : Avec Le Bois