L’Unicem lance « La Charte RSE en 10 étapes »
Lors d’un point presse organisé le 9 novembre dernier, le président de l’association « Unicem entreprises engagées », Louis Natter, a annoncé la parution d’un guide visant à accompagner les PME et TPE souhaitant inscrire leur entreprise dans une démarche RSE.
Créée en 2017, l’Unicem entreprises engagées pilote la Charte Environnement et la Charte RSE. A travers ses travaux, l’Association encourage les entreprises à intégrer le développement durable au sein de leurs activités, rappelle un communiqué. La Charte RSE a connu une évolution positive depuis son lancement il y a trois ans. A ce jour, 85 entreprises sont engagées, soit 841 sites. L’Unicem entreprises engagées précise que 44% de la production nationale de BPE et 18% de la production de granulats sont issues de sites « Charte RSE ».
Accompagner l’engagement des entreprises
Le guide vise à faire « progresser les entreprises qui adhèrent à ces démarches, à leur offrir des outils pour qu’elles progressent ». C’est également une façon de « fédérer » le secteur et de « favoriser l’engagement des petites et des moyennes entreprises dans la Charte RSE », explique Louis Natter. La démarche est « porteuse d’espoir dans un contexte où, évidemment, la RSE prend de plus en plus de place ». L’idée est d’attirer le plus grand nombre d’entreprises pour montrer « une image de la profession tout à fait positive ».
Le guide devrait « satisfaire » les attentes des entreprises pour qui la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) peut encore sembler un sujet « complexe », « déstabilisant ». Il s’organise en 10 étapes et doit permettre aux entreprises de s’approprier le sujet. Il s’agit de « leur donner les clés » pour « une gestion simplifiée, globale et responsable de l’entreprise ».
« Je découvre », « je me prépare », « je m’auto évalue avec le référentiel pour pouvoir me projeter », « j’analyse le contexte de mon entreprise », « je commence finalement à regarder quelle pourrait être la stratégie de mon entreprise » puis « je déploie une véritable démarche une fois les enjeux, les objectifs identifiés ». Vient ensuite l’étape de réévaluation et d’ajustement avant de faire appel à un évaluateur externe pour un diagnostic. Les entreprises peuvent alors capitaliser sur les résultats, et porter la démarche sur le long terme « avec toute une série d’éléments de perfectionnement et d’amélioration de communication interne et externe », pour valoriser l’initiative.
L’Unicem entreprises engagées a ainsi mis en place un outil simple qui doit guider le secteur pas à pas. Le but est que l’entreprise soit prête en un an à se faire évaluer sur ses pratiques et performances, selon les règles de la Charte RSE.
Vers une reconnaissance des actions
Louis Natter rappelle que l’Unicem entreprises engagées a participé à l’expérimentation lancée en 2018 autour de la création d’un label RSE. Les conclusions devraient bientôt voir le jour via un rapport parlementaire et pourraient déboucher à une reconnaissance des efforts entrepris. « La force de notre démarche, c’est que ce label soit sectoriel, c’est-à-dire parfaitement approprié aux contraintes et aux enjeux de notre secteur tout en étant évidemment lié directement aux grandes lignes de la norme ISO 26 001 ». « Si ces démarches sont plus reconnues, notamment par les pouvoirs publics, plus d’entreprises souhaiteront les rejoindre ».
Des actions de communication et des sessions d’informations sur le guide seront prochainement lancées. Dès l’an prochain, une initiative d’accompagnement personnalisé pour les PME permettra aussi une plus forte appropriation de l’outil. « Le guide n'est que le démarrage d'une série de mesures qui seront prises dans l'avenir », souligne Louis Natter.
Le coût de l’adhésion à la charte se situe aux alentours de 300 € par site. Mais c’est surtout l’aspect différenciant sur lequel insiste le Président de l’Unicem entreprises engagées. « Il y a évidemment un coût d'investissement interne de l'entreprise qui va déployer cette démarche. Mais c’est également quelque chose d’extrêmement important en termes d'image et de marque employeur ».
Invité à témoigner, Patrick Rolland, Directeur de Carrières et Bétons Bronzo-Perasso, est revenu sur l’activité de l’entreprise qui a fait de l’économie circulaire, une priorité, et ce afin de « garantir un approvisionnement durable, à des prix compétitifs et dans le respect des hommes et de la nature ». La société s’est engagée dans une démarche RSE début 2020. « Le grand avantage, c’est que ça va nous permettre d’avoir un langage commun et de fédérer l’ensemble de nos activités au service de nos clients à travers de nouveaux produits tels que le béton bas carbone qui demain, vont répondre aux attentes des nouvelles réglementations, et notamment la RE2020 ».
Stéphane Helmbacher, Président des producteurs de granulats du Grand Est et Directeur des Ballastières et Sablières Helmbacher, précise que l’entreprise a rejoint la charte RSE en 2018 « un peu à l’aveuglette. Le guide n’existait pas ». Il estime que le guide va permettre d’aller plus vite, d’éviter les erreurs et donc d’aboutir sans difficulté à la démarche souhaitée. Concernant la charte RSE, elle permet d’avoir une vision plus globale, de prendre conscience des marges de progression possibles et de créer « des passerelles » entre chaque interlocuteur.
Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock