Interdiction de location de passoires thermiques : des propriétaires mal informés

Alors qu’il est interdit de louer un logement présentant un DPE classé G depuis le 1er janvier 2025, le spécialiste du chauffage Rothelec publie les résultats d’un sondage portant sur la perception des propriétaires face à cette nouvelle réglementation.
Sur plus de 1 000 propriétaires d’un bien immobilier étiqueté G interrogés, peu nombreux sont ceux à connaître les tenants et les aboutissants de cette interdiction.
25 % des propriétaires de passoire thermique ne prévoient pas de travaux
Dans le détail, seuls 34 % des répondants se déclarent informés de cette interdiction. 41 % en ont « vaguement entendu parler ». Enfin, 25 % ne seraient pas du tout au courant.
Source : sondage Rothelec mars 2025
Questionnés sur la planification de travaux pour mettre leur logement aux normes, 21 % des répondants indiquent avoir déjà réalisé des travaux et 15 % les avoir prévus. Par ailleurs, 39 % reconnaissent qu’ils sont encore à planifier.
Source : sondage Rothelec mars 2025
Plus inquiétant : 25 % déclarent ne rien prévoir pour le moment, « ce qui pourrait entraîner des logements inlouables et une réduction de l’offre locative », soulignent les auteurs de l’étude.
Le prix des travaux de rénovation énergétique, principal frein
Sans surprise, le principal frein à la réalisation de ces travaux de rénovation énergétique reste le prix. 47 % des personnes interrogées déclarent ne pas avoir les moyens nécessaires. Par ailleurs, 18 % préfèrent ne plus louer et revendre leur bien. Enfin, 11 % attendent un recours de la part de leur locataire pour passer à l’action.
Source : sondage Rothelec mars 2025
Interrogés sur leur avis concernant cette nouvelle réglementation, 31 % des répondants estiment que c’est une bonne chose mais réclament plus d’aides pour financer ces rénovations, alors que celles existantes seraient insuffisantes pour couvrir tous les coûts. D’ailleurs, 29 % rejettent cette obligation en raison de coûts trop importants. D’un autre côté, 25 % jugent que c’est une bonne mesure mais que les délais sont trop courts. Enfin, 15 % estiment que les locataires devraient participer aux frais de rénovation puisque les bénéfices les concernent également.
Côté travaux de rénovation énergétique envisagés, plus de la moitié (52 %) des propriétaires interrogés envisagent de changer les ouvertures (fenêtres, portes d’entrées…), 48 % de refaire l’isolation thermique et 39 % de remplacer le système de chauffage.
Changement du système de chauffage : diverses motivations
En matière d’équipement de chauffage, 38 % opteraient pour une pompe à chaleur (PAC) et 36 % pour des radiateurs électriques à inertie. À noter que seuls 2 % choisiraient un chauffage solaire combiné, 7 % une chaudière gaz à condensation et 16 % une chaudière à granulés de bois.
Le choix du système de chauffage est guidé par une recherche d’équilibre entre simplicité d’installation, coût d’usage et impact écologique. En termes de simplicité, les radiateurs électriques à inertie sont notamment plébiscités pour l’absence de travaux lourds. Les chaudières à granulés de bois sont quant à elle perçues comme les plus économiques (pour 53 %), suivies par les pompes à chaleur (41 %).
Enfin, les chaudières à granulés de bois et le chauffage solaire combiné sont perçus comme les deux solutions de chauffage les plus écologiques, pour respectivement 42 % et 41 % des personnes interrogées.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock