Chantiers de démolition : un guide pour faire le point sur les bonnes pratiques à adopter
Objectif : « capitaliser les bonnes pratiques sur les chantiers de démolition permettant, d’une part de réduire les expositions des opérateurs aux poussières et, d’autre part, de diminuer les émissions dans l’environnement », comme l’indiquent les organismes à l’origine de cette initiative.
Un risque réel sur la santé et la sécurité
Accessible gratuitement depuis le site de l’INRS, la brochure se focalise sur les risques liés à l’exposition aux poussières, ne traitant pas directement des chutes de hauteur, effondrements de structure et autres problèmes de flux et de circulation.Le guide rappelle notamment que certaines poussières (silice cristalline, plomb, bois, fibres minérales, amiante et fumées d’oxycoupage) sont particulièrement dangereuses pour la santé. Pour pallier ce problème, la réglementation en vigueur oblige les entreprises à protéger au mieux la santé des salariés intervenant sur des chantiers de démolition. Des limites de concentration de certains agents chimiques sont également fixées et ne doivent pas être dépassées.
Le rapport révèle également les résultats d’une campagne de prélèvements atmosphériques de poussières réalisée par les laboratoires interrégionaux de chimie des Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) et de la Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France).
Ces tests ont démontré que « lors de travaux de démolition, des situations exposant aux poussières ont été clairement identifiées ». De là, la brochure énumère plusieurs bonnes pratiques à adopter pour assurer la sécurité de chacun.
Vers la mise en place de nouvelles dispositions
L’organisation du chantier, les différentes étapes de curage de d’écrêtage, l’abattage à l’aide d’engins lourds et le procédé de découpe par oxycoupage sont autant de points qui peuvent être optimisés, selon le guide.Surtout, le document s’attarde sur les différents outils de prévention à mettre en place afin de protéger les ouvriers. Parmi eux, la ventilation reste un moyen fiable de réduire les expositions aux poussières, avec un captage à la source, « qui consiste à aspirer les poussières au plus près de leur point d’émission », ou un système de ventilation générale « qui consiste à diluer la pollution résiduelle par balayage au moyen d’une extraction mécanique d’air […] avec rejet de celle-ci à l’extérieur ».
Le guide préconise également un traitement des poussières par voie humide, qui s’appuie sur plusieurs dispositifs différents :
- l’arrosage simple, qui repose sur l’utilisation d’une quantité importante d’eau pour traiter les poussières et humidifier les stocks de matériaux avant manipulation ;
- la brumisation légère, grâce à laquelle un mélange d’air et d’eau est projeté sous forme de gouttelettes ;
- la brumisation lourde, qui « conserve le principe de projection d’un mélange d’air et d’eau sous forme de fines gouttelettes, avec des moyens plus conséquents et des portées plus importantes » ;
- la saturation humide, utilisable uniquement en intérieur, permettant d’augmenter l’hygrométrie d’une pièce afin d’alourdir les particules de poussières par l’eau, qui tombent alors au sol.
Autant de bonnes pratiques qui, si elles étaient mises en place, pourraient contribuer à préserver la bonne santé des professionnels.
F.C
Photo de Une : ©Fotolia