À Waldhambach (67), Bieber inaugure son showroom
Waldhambach. Un village comme il en existe beaucoup dans le Bas-Rhin, ou plus précisément de l’Alsace Bossue, plateau à l’ouest des Vosges. Si les habitations y sont moins abondantes que les terres agricoles, cela ne fait pas de Waldhambach une commune moins importante pour la construction. Car c’est là que l’entreprise Bieber (dont le nom rappelle « Biber », qui signifie « castor » en allemand) est nichée depuis sa création, en 1928.
Fidèle à ses racines alsaciennes, l’entreprise familiale se fait un nom dans la menuiserie bois, avant d’ajouter à ses compétences l’aluminium et le mixte.
Les menuiseries aluminium de Bieber, autrefois produites sur le site de Saint-André-de-Cubzac (Aquitaine), le sont maintenant dans le village natal de l’industriel, depuis l'aménagement d'un atelier dédié durant l’année 2021-2022. Mais il ne s’agit pas du seul investissement que Bieber a déployé ces dernières années.
Parmi ceux récents et aboutis : l’ouverture d’un showroom aux professionnels dès cet été 2023.
Un ancien hangar réaménagé en showroom « apaisant »
« Un bel outil pour nos clients », commente lors d’une visite presse Flamine Andrade, directrice de la communication du groupe HPG, auquel est rattaché Bieber..
Clientèle elle-même diverse pour Bieber. « Déjà on va toucher les artisans : menuisiers, poseurs-installateurs, charpentiers, des constructeurs de maisons à ossatures bois », expose Gaetano Casa, directeur général de Bieber. L'industriel capitalise également sur des réseaux d’artisans, tels que la coopérative ORCAB. « La deuxième grande famille, ça va être tout ce qui touche les majors, les grandes opérations. Là on va travailler principalement avec l’architecte de clients type Bouygues, Vinci… », détaille l’intéressé. Sans compter l’export, qui concentre 2 % du chiffres d’affaires de l’entreprise en 2022, avec des projets menés notamment aux États-Unis, en Suisse, au Portugal, au Luxembourg, ainsi qu’en Belgique.
Les travaux du showroom commencent en février 2023. « Avant c’était une dalle en béton, c’était un hangar. On a juste fait l’isolation plafond et mur, et après c’est de l’aménagement intérieur », explique Flamine Andrade.
Les plans de réaménagement ont été dessinés par Carré Treize. La consigne donnée au bureau d’études parisien : aménager un showroom « apaisant », et qui « met en valeur nos produits », souligne Gaetano Casa. « On a essayé de travailler principalement avec des locaux, des artisans du coin, que ce soit pour le carrelage, etc. Après ce sont nos équipes en interne qui ont énormément oeuvré pour l’installation », complète le directeur général de Bieber.
Une vitrine pour une large gamme de menuiseries sur-mesure
Tout un chantier avec un objectif : montrer la souplesse et la diversité de la production sur-mesure de Bieber, qui peut osciller de l'installation d’une nouvelle fenêtre à la livraison de 1 900 châssis pour un projet à Nice. « Donc on est capable de répondre à un petit projet en rénovation, jusqu’aux plus gros projets en neuf. C’est une spécificité, parce que le plus souvent on est cantonnés à un domaine plus qu’un autre. Et chez Bieber, on a cette capacité à faire un gros chantier avec un bureau d’études, et également un menuisier classique », souligne le reponsable prescription de la marque Christophe Bieber.
Mais cela complexifie la présentation de l’offre, selon Flamine Andrade. « On dit à un client qui a un besoin "On peut tout faire" », constate la directrice communication de HPG. Seulement : « ça veut dire quoi "tout faire" » ? Cela se caractérise comment ? Parce que la profondeur de la gamme est tellement importante, que la fenêtre peut avoir un aspect esthétique, thermique et acoustique, assez différent. Donc cette capacité d’expression de la gamme de produit, cela fait partie des challenges qu’on a menés. Les menuisiers-installateurs qui font de la rénovation ou du neuf en résidentiel n’ont pas forcément besoin d’avoir un tarif de la pare-flamme et du coupe-feu. Parce que ça, c’est une réponse chantier qui est dans le tertiaire », indique-t-elle.
D’où la nécessité d’un tel showroom, qui participe à la « réexpression de la gamme de produits ». Concrètement, cela se traduit par l’élaboration du showroom en deux espaces. D’abord, « un espace côté archi » avec « des produits hyper techniques chantier pare-flamme, coupe-feu, à soufflet, tout ce qu’on fait plutôt dans tous les grands bâtiments publics, où il ya plutôt un langage d’architecte », décrit Flamine Andrade. À cette partie peuvent s’ajouter des portes lourdes et des systèmes de motorisation.
Une seconde partie, est davantage consacrée à la maison-rénovation ou au neuf résidentiel, « pour nos menuisiers-poseurs installateurs, avec nos tops produits par région. Une fenêtre bois en Bretagne ne va pas avoir les mêmes RAL, les mêmes codes, les mêmes appuis. Du coup, l’idée, c’était de montrer que la fenêtre bois est capable de s’adapter à n’importe quelle région », explique la directrice communication de HPG.
« Avant, ce qui drivait un peu le marché, c’était souvent la technique. Maintenant, ce qu’on remarque, c’est que les gens ont besoin de se projeter. Ils ont besoin d’un univers », confirme à son tour Gaetano Casa. D’autant que le dernier catalogue Bieber classe, pour ses clients installateurs, ses produits par univers régionaux.
Aussi, « ce campus a été fait pour former nos partenaires. Comme nous avons une gamme très profonde, et comme on n’avait pas d’outils pour bien les former, l’idée c’est de faire venir l’ensemble de nos partenaires, de leur montrer comment ça fonctionne, pour que derrière, ils puissent le comprendre », ajoute Christopher Bieber.
Virginie Kroun
Photo de Une : Virginie Kroun