2,1 millions de logements ont bénéficié d’une aide à la rénovation en 2019
Créé en 2019, l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) publie son premier rapport ! L’étude dévoile le nombre de logements qui ont fait l’objet d’une aide à la rénovation en 2019, revient sur l’efficacité des travaux engagés et identifie les leviers et freins à la réalisation des gestes de rénovation énergétique.
Dans un communiqué, le ministère de la transition écologique précise que l’Observatoire a installé son comité de partenaires le 18 mai dernier. Il regroupe environ 25 membres d’horizons différents qui auront pour mission de suivre l’avancée des travaux, de débattre les méthodes et les résultats, et de formuler des propositions d’études à mener.
Pour ce premier rapport, l’ONRE s’est appuyé sur les chiffres de l’étude Tremi menée par l’Ademe et le SDES ainsi que sur les données relatives aux principaux dispositifs d’aides à la rénovation sur la période de 2016 à 2019 (CITE, CEE, Habiter Mieux).
Selon l’enquête Tremi, 3,1 millions de maisons individuelles ont été rénovés en 2019 (19% du parc) parmi lesquelles 2,3 millions ont « effectivement » conduit à une réduction de la consommation d’énergie finale conventionnelle.
Les chiffres relatifs aux aides à la rénovation révèlent que 2,1 millions de logements rénovés en 2019 ont bénéficié d’une aide publique (soit 7% du parc). 65% sont des maisons individuelles occupées par leur propriétaire. Les travaux sont plus fréquents dans les grands logements, dans ceux construits avant 2000 ou encore dans ceux occupés par des ménages aisés. « Cela suggère qu’il reste d’importants gisements d’économies d’énergie dans certains segments du parc, notamment dans le parc locatif privé », souligne le rapport. La part des logements en location dans les rénovations aidées est faible pour les CITE (4% environ) et Habiter Mieux (6% à 12%) mais plus significative pour les Certificats d'économies d'énergie (31% en moyenne).
Des dispositifs qui gagnent en efficacité
L’ONRE note que le CITE a davantage profité aux ménages aisés, contrairement au dispositif « Habiter Mieux » qui se concentre sur les ménages modestes. Quant au CEE, ils présentent un profil de bénéficiaires assez « équilibré ».
En 2019, 876 000 logements ont bénéficié du CITE contre 1,4 million en 2017. Une baisse qui s’explique par un ciblage « plus marqué » de l’aide, mais qui a permis d’améliorer l’efficacité des travaux qui est passée de 2,3 MWh/an par logement en 2016 à 3,9 MWh/an en 2019. « Habiter Mieux » ne dépasse jamais 3% des logements aidés, mais son efficacité « est très élevée » (autour de 14,8 MWh/an par logement entre 2016 et 2019). La part des logements ayant bénéficié de CEE a fortement progressé, passant de 41% à 67% pour une efficacité qui se maintient autour de 3,2 MWh/an par logement. A noter que la montée en puissance des CEE a permis à un nombre plus important de ménages modestes de se lancer dans des travaux.
Des gains énergétiques différents selon la nature des travaux
Les économies d’énergie conventionnelle associées aux rénovations aidées sont estimées à 7,2 TWh/an en 2019, contre 4,8 TWh/an en 2016, soit environ 1,6% de la consommation conventionnelle totale d’énergie finale des résidences principales en France. Entre 2016 et 2019, l’efficacité moyenne des gestes aidés a progressé d’environ 25%, passant de 2,8 MWh/an par logement en 2016 à 3,5 MWh/an en 2019.
L’ONRE souligne que ces chiffres « surestiment très probablement les économies réelles d’énergie, d’une part parce que la qualité des travaux pourrait dans certains cas être plus faible qu’attendu, et d’autre part, parce qu’une partie des gains conventionnels est susceptible de se traduire par un « effet rebond » et donc une hausse des températures de chauffe ». Une étude devrait être menée très prochainement pour analyser les gains énergétiques réels.
Les remplacements de systèmes de chauffage et d’eau chaude sanitaire représentent 60% des gestes de rénovation énergétique aidés par le CITE ou les CEE en 2019. Ces travaux semblent « les plus efficaces avec une économie d’énergie moyenne par logement deux à trois fois plus élevée que ceux portant sur les parois opaques et six à huit fois plus élevée que ceux sur les ouvertures ».
Le rapport note toutefois que certaines réfections « peuvent améliorer, même légèrement, la performance énergétique sans pour autant satisfaire aux critères techniques d’éligibilité aux aides. En outre, un nombre important de travaux sont réalisés directement par les particuliers sans faire appel à un professionnel (particulièrement concernant les murs) ».
Des ménages satisfaits mais…
Les ménages se sentent « globalement satisfaits » des travaux réalisés par les professionnels et constatent une amélioration du confort thermique. Les rénovations les plus importantes sont souvent liées à l’achat ou à l’emménagement dans un nouveau logement, tandis que celles de « moindre ampleur » répondent à la nécessité de remplacer un équipement défectueux. Une grande majorité de ménages ayant engagé des gestes, estiment avoir encore des travaux réalisés, mais sont souvent freinés par leur situation financière, souligne enfin l'Observatoire.
Pour consulter l'ensemble du rapport, rendez-vous ici.
Rose Colombel
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