Un projet de « biofaçades » obtient une aide de l'Etat
Ces « biofaçades », inventées par X-TU Architects, consistent en l’intégration de « capteurs solaires biologiques » au sein de façades à haute performance environnementale. Ces capteurs, les photobioréacteurs plans intensifiés, ont été développés par le laboratoire GEPEA (CNRS/Université de Nantes/Oniris/écoles des Mines de Nantes) l’un des laboratoires les plus en pointe dans les bioénergies et les cultures contrôlées de microalgues.
Le système renferme une lame d’eau de quelques centimètres qui permet aux microalgues de se développer et de croître. Les particularités techniques du capteur permettent de réduire de plus de 90% le volume d’eau nécessaire à la production de microalgues par rapport à une culture en bassins. De plus, la technicité des « biofaçades », conçues avec les bureaux d’études O A S I I S et R.F.R, permet de réduire de 80% les consommations énergétiques nécessaires à la régulation thermique des cultures de microalgues par rapport aux cultures classiques en bassin, et de plus de 50 % les consommations de chauffage et rafraîchissement du bâtiment par rapport à un bâtiment standard RT 2012.
Rendu 3D d’une biofaçade placée sur une centrale d’incinération de déchets (X-TU Architects)
« L’objectif du projet est d’améliorer les qualités environnementales du bâtiment et de proposer une solution économique alternative concernant la filière algocole, dont le développement actuel est freiné par des coûts de revient trop importants » précise le groupe. Fort d’une première expérience pionnière sur les algocarburants, le Groupe Séché Environnement va réaliser dans le cadre du programme FUI 15 un premier projet-pilote de biofaçade.
En fonction des résultats des études en cours, Séché Environnement envisage d’installer ce pilote sur l’unité de valorisation des déchets Alcéa de Nantes Métropole. Le projet vise à développer, avec l’expérience précieuse acquise par AlgoSource Technologies, un système de culture de microalgues en symbiose totale avec la centrale. Dans cette perspective, la chaleur rejetée lors de l’incinération des déchets, le CO2 présent dans les fumées et les eaux pluviales sont valorisés pour la culture des microalgues.
Le consortium SymBio2 table sur le développement d’une nouvelle filière de bâtiments de 3e génération producteurs de biomasse, de services environnementaux, voire d’énergie renouvelable. Avec une offre intégrée allant de la conception à l’exploitation des « biofaçades », le projet s’adresse à la fois au marché en pleine croissance des bâtiments à faible impact environnemental et à celui de la chimie verte. À la clé, la création de plusieurs milliers d’emplois est envisageable, tant dans la conception et construction des biofaçades, des systèmes et équipements de culture, que dans leur exploitation et maintenance, ainsi que dans les activités de bioraffineries.
Au total, 72 nouveaux projets de recherche et développement ont été retenus par l'Etat dans le cadre du Fonds unique interministériel, avec 63,5 millions d'euros de financements publics, a annoncé le gouvernement lundi. Outre le FUI, SymBio2, dont le coût total est de 4,9 millions d'euros, a reçu l'aide des régions Île-de-France et Pays de la Loire, ainsi que de la mairie de Paris. Un projet similaire utilisant les micro-algues est actuellement en cours de développement par la start-up française Ennesys, basée à Nanterre en banlieue parisienne.
B.P