UFME : « La fenêtre est le parent pauvre des dispositifs d’aides »
L'Union des Fabricants de MEnuiseries (UFME) dresse le bilan de l’année 2023 pour l’industrie de la menuiserie française, et fait part de ses ambitions et attentes pour l’année à venir. Au cours d'une conférence de presse, qui rassemblait Bruno Cadudal, président de l’UFME, et Cécile Sanz, vice-présidente, il était largement question de rénovation énergétique. Si dans un premier temps, les deux dirigeants se sont félicités des plus de 5 milliards d’euros investis par l’État pour la transition énergétique des logements, ils ont ensuite vite regretté le manque de moyens alloués au remplacement des parois vitrées.
La fenêtre, mal-aimée des dispositifs d’aides ?
« On considère que la fenêtre est mal considérée dans le programme MaPrimeRénov’ », fustige Bruno Cadudal. « La fenêtre est le parent pauvre de ce dispositif d’aides. Une menuiserie posée vaut bon an mal an 800-900 €. Pour les revenus les plus modestes, les aides s’élèvent à 80 €, à 60 € pour les revenus très intermédiaires et 40 € pour le reste. On ne peut donc pas considérer ces sommes là comme étant très incitatives », regrette le président de l’UFME.
Un manque de reconnaissance dommageable quand on connaît l’impact que peut avoir le changement de la menuiserie sur la réduction de la consommation d’énergie primaire. À cela s’ajoutent un confort acoustique accru, une meilleure qualité de l’air intérieur, un sentiment de sécurité ou tout simplement un meilleur esthétisme des pièces de vie.
Pour remédier à cela, l’UFME soumet plusieurs propositions afin de réorienter l’effort budgétaire consenti vers ce type d’investissement. Avec parmi elles :
- Une revalorisation du rôle et de l’efficacité de la fenêtre pour lutter efficacement contre les passoires et les bouilloires thermiques, afin de réduire le reste à charge des ménages ;
- La prise en compte, dans le dispositif d’aides, du remplacement des fenêtre équipées de double vitrage de première génération fabriquées avant 2000 ;
- La suppression du critère de multigestes et le soutien au développement du phasage des travaux ;
- Le maintien de la TVA à 5,5 % pour la pose de fenêtres performantes.
En complément de ces mesures, l’UFME, en étroite collaboration avec le Pôle Fenêtre FFB, s’apprête à lancer une étude technique de l’impact du changement des fenêtres dans l’amélioration des performances thermiques des bâtiments.
Œuvrer avec la REP d’aujourd’hui, tout en préparant celle à venir
Pour cette nouvelle année, l’UFME, membre fondateur et co-actionnaire de l’éco-organisme Valobat, compte poursuivre ses travaux liés à la REP PMCB, tout en préparant ses adhérents à la mise en application en 2025 de la future REP Emballages Industriels et Commerciaux (EIC).
Dans cette optique, un groupe de travail dédié aux emballages des menuiseries, et réunissant une quarantaine de participants adhérents à l’UFME et/ou signataires de la charte FERVAM de l’UFME, a été créé. « On travaille en effet sur la diminution des quantités d’emballages sur la livraison de nos produits. En premier lieu sur la réception de nos matières premières avec des fournisseurs, et ensuite sur la livraison de nos produits », explique M. Cadudal.
Renforcer les engagements environnementaux et les collaborations européennes
Pêle-mêle, l’UFME envisage également d’accompagner ses adhérents dans la valorisation de leur engagement environnemental, dont notamment l’éligibilité à la taxonomie européenne.
À l’échelle européenne justement, l’UFME compte bien maintenir et renforcer ses collaborations avec l’EPPA, association professionnelle européenne qui représente les fabricants de systèmes en PVC pour les fenêtres et les produits connexes de construction en Europe, ainsi qu’avec EuroWindoor, une association européenne des fabricants de fenêtres et portes qui est partie prenante des institutions européennes lors de l’élaboration d’un cadre juridique pouvant impacter la filière.
Jérémy Leduc
Photo de une : J.L.