Tour à la Défense : une entreprise chinoise fait polémique
La tour Carpe Diem, qui fait partie du plan de rénovation du quartier d’affaires, sera en partie construite par une société chinoise. En effet, le lot des « cadres des façades » avait été attribué à une société suisse appartenant à l'entreprise chinoise Yuanda, spécialisée dans les constructions métallurgiques. « Un mauvais coup porté aux entreprises de notre pays dans une période difficile, notamment dans le secteur de l'immobilier d'entreprise », a déclaré à l'AFP André Liebaud, président du syndicat national des façades.
Ouest Alu, une société du groupe qu’il dirige, avait déposé une offre de 24 millions d'euros pour ce lot, en concurrence avec une autre entreprise française et une italienne, mais Yuanda l'a emporté avec une offre inférieure à 18 millions d'euros, selon M. Liebaud qui dénonce « le dumping économique, social et environnemental des Chinois qui veulent s'implanter en France comme ils l'ont fait en Afrique et en Europe de l'Est ».
Protestation de la FFB
Le seul cas connu jusqu'à présent de la présence d'une entreprise chinoise sur un chantier de construction en France était celui d'une cimenterie de Lafarge dans la région de Bordeaux. « Cela représente une perte de 250 000 heures de travail pour une entreprise française », a regretté M. Liebaud qui indique que la Fédération française du bâtiment (FFB) a envoyé un courrier de protestation à la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Jean-François Roverato, PDG d'Eiffage a cité également, jeudi lors d'une conférence de presse, un autre chantier en Auvergne. Interrogé le 26 février sur l'entrée de la Chine sur le marché européen des infrastructures avec la construction de deux tronçons d'autoroute en Pologne, M. Roverato avait déclaré que cela méritait « un sujet de réflexion à long terme ». M. Roverato avait alors estimé que les groupes français ne craignaient pas la concurrence chinoise sur les grands projets en France tant qu'ils garderont leur compétitivité.
B.P