Tepco entame le retrait du combustible à Fukushima
La compagnie Tepco de la centrale de Fukushima a commencé le retrait du combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4. Il s’agit de retirer l’oxyde d’uranium usé situé au cœur du réacteur n° 4 de la centrale de Daichi Fukushima, sous l’eau d’une piscine.
« Une opération a priori peu différente de ce qui se passe régulièrement au moment où l’on retire du combustible usé dans une centrale en exploitation normale », précise Thierry Charles, directeur général adjoint de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Un nouveau bâtiment et un nouveau pont roulant ont été construits par-dessus l’ancienne construction fortement fragilisée suite à l’explosion d’hydrogène en 2011. Ce qui permet de descendre un caisson cylindrique, une espèce d’énorme seau métallique (5,5 m de haut et 2,1 m de diamètre), dans la piscine et d’y transférer, en restant toujours dans l’eau, les assemblages de crayons de combustible constitués d’empilement de pastilles d’oxyde d’uranium.
Un démantèlement qui doit durer 40 ans
Le métal du seau comme l’eau de la piscine empêche toute irradiation (rayonnement gamma) vers l’extérieur. Une fois le seau rempli, il est extrait de l’eau et bouchonné avant d’être descendu au rez-de-chaussée, car la piscine se trouve au premier étage, à peu près 30 m plus haut.
Le caisson de protection et son chargement de combustible usé sont comparables aux caissons utilisés en France pour transporter, par train puis par camion, le combustible usé depuis les centrales nucléaires jusqu’au centre de retraitement de La Hague (Manche). Le tout sera acheminé sur une piscine d’entreposage situé à quelques centaines de mètres où le matériau radioactif peut rester plusieurs années.
Ingénieurs et techniciens se donnent 2 jours pour retirer 22 assemblages de combustible, une opération réalisée par le nouveau pont roulant capable de soulever environ 100 tonnes et télécommandé. La piscine n° 4 contient environ 1 300 assemblages de combustible usé et 200 assemblages de combustible neuf.
C’est la première fois qu’une telle opération est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent œuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité.
En outre, il s’agit de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011. « Ce retrait ouvre un nouvel important chapitre dans notre tâche de démantèlement » qui doit durer 40 ans, a commenté le PDG Naomi Hirose dans un message vidéo diffusé par Tepco.
AFP