Syndicats de la construction et de l'immobilier s’allient pour défendre les aides fiscales dans le neuf
Alors que le Projet de loi finances pour 2020 doit être présenté dans deux semaines par le gouvernement, plusieurs syndicats du secteur de la construction et de l’immobilier ont commandé une étude au cabinet indépendant PrimeView pour prouver que les reproches adressés aux aides fiscales dans l’investissement locatif neuf n’étaient pas fondés.
En mars dernier, la Cour des Comptes avait demandé une évaluation rigoureuse de ces aides fiscales, et préconisait de les supprimer si leur efficacité n’était pas démontrée. La FPI s’était alors alarmée concernant le dispositif Pinel.
« On est dans des débats trop souvent basés sur du ressenti », a estimé Jean-Jacques Olivié, président de la branche immobilière de l'Association nationale des conseils financiers (Anacofi), lors d'une conférence organisée ce mercredi 11 septembre.
A la demande d’un collectif composé de l’Association française de l'immobilier locatif (Afil), de l’Association nationale des conseillers financiers-Immo (Anacofi), de la Chambre nationale des conseils experts en immobilier patrimonial, de la CNCEIP, de la FFB, de la FPI et de la FNAIM, le cabinet PrimeView a donc entrepris de calculer les coûts et les recettes des différentes aides.
Pour rappel, ces aides consistent à réduire les impôts de l'acquéreur d'un logement neuf, à condition qu'il le loue à quelqu'un et, pour beaucoup de ces dispositifs - dont le Pinel - en respectant un niveau maximum de loyer.
Pinel : un dispositif qui rapporterait finalement à l’Etat ?
Finalement, selon les résultats de cette étude, 1 euro investi par l’Etat lui rapporterait 1,65 euro pour les logements inclus dans le dispositif Pinel, soit 188 000 unités depuis 4 ans.
Le rapport remet également en cause l’idée d’un système qui encouragerait les promoteurs à gonfler les prix des logements en intégrant l'avantage final pour le propriétaire.
« Les prix des logements bénéficiant des dispositifs fiscaux évoluent de la même manière » que les autres logements privés neufs, conteste ainsi Pierre Sabatier, économiste en charge de l’étude.
« Nous possédons une étude fiable, objective, complète », a assuré M. Olivié, soulignant que l’étude était fondée sur des données publiques - statistiques de l'Insee, chiffres de la construction - et d'acteurs immobiliers comme la FPI.
C.L.
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