Projet ferroviaire Lyon-Turin : le gouvernement italien fait machine arrière
Aussi, lors d’une réunion organisée fin mai par le gouvernement italien, le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue s’étaient engagés à « suspendre les travaux d’exécution » de la ligne ferroviaire et à « rediscuter intégralement le projet ». Cependant, ces derniers jours, le M5S, qui est toujours contre le projet, a accéléré le nombre de ses attaques. Selon les journaux quotidiens italiens La Stampa et La Repubblica, Giuseppe Conte, le chef du gouvernement italien, aurait décidé de mettre un terme au projet.
Luigi Di Maio, chef du M5S et vice-Premier ministre, a pourtant assuré que « le dossier n’est pas encore sur la table ». Il a ensuite ajouté : « Je suis très tranquille parce que tout est écrit dans le contrat du gouvernement. C’est le ministre (des Transports Danilo) Toninelli qui décidera quand il ira parler dans les prochains mois avec son homologue français pour lancer les négociations et les tractations ».
Le ministre Toninelli s’est quant à lui montré très clair cette semaine en déclarant : « Quand j’étudie un dossier comme celui du Turin-Lyon, je ne peux qu’éprouver de la colère et du dégoût concernant l’argent gaspillé des citoyens italiens ». « Cela été un énorme gaspillage d’argent public pour favoriser les habituels potentats, les clans politico-économiques et même la criminalité organisée », poursuit-il.
Un projet toujours largement soutenu
Des attaques dont se défend la Ligue (extrême droite), favorable au projet. « De mon point de vue, il faut aller de l’avant, pas revenir en arrière. Il faut faire l’analyse coûts/bénéfices : l’infrastructure sert ou non, est-ce que cela coûte davantage de la bloquer ou de poursuivre ? », argumente Matteo Salvini, vice-Premier ministre.De son côté, le secrétaire du Parti démocrate (centre gauche), Maurizio Martina, s’est révolté concernant l’éventuel abandon du projet : « Deux milliards d’euros de pénalités, le blocage des financements européens, 4.000 emplois en péril. Le pays entier paiera la folie du gouvernement de bloquer le Turin-Lyon » a-t-il tweeté.
Un avis pleinement partagé par le chef du principal syndicat patronal, Vincenzo Boccia. « Nous sommes le deuxième pays manufacturier d’Europe et pour être compétitives les entreprises doivent avoir des infrastructures dignes d’un grand pays industriel », estime-t-il.
Enfin, la Commission européenne a rappelé que « le Lyon-Turin est un important projet, pas seulement pour la France et l’Italie, mais pour l’Europe dans son ensemble ». « Le projet est en cours. Il est important que toutes les parties maintiennent leurs efforts pour le réaliser dans les temps », a-t-elle conclu.
R.P (avec AFP)
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