Présidentielle 2017 : les propositions de la FFB pour « Reconstruire la France »
« Le secteur du bâtiment, par son implication dans l’économie tout entière, peut y contribuer largement », avance Jacques Chanut, président de la FFB, en introduction.
Mais après neuf ans de crise, « les artisans et entrepreneurs de ce secteur ont acquis la ferme conviction qu’un retour d’activité durable n’est envisageable qu’à la faveur d’une refondation profonde de pans complets de notre environnement institutionnel », poursuit-il.
« La modification de quelques curseurs, de quelques habitudes ne suffira pas à remettre en marche une économie chancelante », prévient-il.
Le bâtiment au cœur des débats
Le programme de la FFB s’articule autour de 5 thématiques principales : refonder la politique du logement, résoudre la fracture territoriale, simplifier la vie des entrepreneurs, faciliter le financement des entreprises et repenser la façon de bâtir. L’objectif étant de placer les préoccupations des entrepreneurs et artisans du bâtiment au cœur des débats.« Les entreprises du bâtiment forment la colonne vertébrale du pays : c’est sur elles, sur leur capacité d’adaptation, qu’il faut s’appuyer pour permettre à la France de relever la tête », déclare M. Chanut.
Refonder la politique du logement
Dans son document, la FFB regrette tout d’abord une politique du logement « à bout de souffle » affecté par un « stop-and-go » permanent. « Les gouvernements successifs ont appliqué les mêmes recettes dont les effets sont limités au bout de quelque temps par les mesures de régulation budgétaire », dit la fédération.Les professionnels du bâtiment attendent ainsi une remise à plat de l’ensemble des dispositifs qui structurent la politique du logement et de l’ensemble des prélèvements qui grèvent l’investissement immobilier. Pour y parvenir, la FFB propose une baisse concomitante des taux d’imposition, la mise en place d’une structuration fiscale adaptée et pérenne, et une révision plus générale de l’ensemble de la fiscalité, et ce, « afin d’éviter une distorsion avec les autres formes de placement financier ».
Concernant les territoires, la FFB prône le développement de politiques adaptées aux réalités territoriales, une approche sur mesure qui permettra de maintenir la cohésion nationale. « Enfin, la mutualisation des structures doit permettre de mener conjointement des économies d’échelle et de conserver un indispensable service de proximité ».
Simplifier la vie des entrepreneurs
La FFB dénonce les « contraintes » et règlementations nouvelles qui accaparent la vie des chefs d’entreprise et les « dissuadent de prendre des risques, d’innover, d’embaucher », alors que d’autres intervenants sur les mêmes marchés sont exemptés de l’ensemble de ces règles nouvelles, voire « fraudent en toute impunité ».La FFB attend ainsi la mise en place d’un « Grenelle du Code du Travail » pour harmoniser le marché du travail et le renforcement des contrôles et sanctions en cas de non respect des règles et de fraudes. Elle espère aussi le lancement d’un grand plan de dématérialisation des procédures administratives et des documents juridiques pour redonner aux professionnels la maitrise de leur activité.
Pour ce qui est du financement des entreprises, la FFB indique qu’il est primordial de soutenir les acteurs qui investissent, en améliorant l’accès au crédit et en favorisant la transmission-reprise.
Le numérique pour repenser la façon de bâtir
La FFB salue ensuite les efforts réalisés en matière de transition énergétique. Mais si elle estime que la montée en puissance de la qualification RGE permet à un nombre croissant d’entreprises et d’artisans d’accompagner ce mouvement, « cette évolution doit se faire sur la base de l’incitation et de l’expérimentation. La FFB reste résolument opposée aux obligations de travaux qui n’auraient qu’un résultat inverse à l’objectif poursuivi, en bloquant le marché et en détournant les investisseurs de la pierre ».Enfin, en ce qui concerne le BIM, la FFB espère du futur chef de l’Etat qu’il fasse du BIM une filière d’excellence pour la France. « Cet engagement est décisif pour que le bâtiment français conserve son avance au niveau international. La France est, et doit rester, un pays de bâtisseurs », conclut le document.
L’intégralité du document est disponible ici.
R.C