Près d’un artisan sur trois ne se considère pas en bonne santé (Etude)
« Les artisans du bâtiment sont soumis à une intensification de leurs rythmes de travail et à des facteurs de stress qui se répercutent sur leur vie professionnelle et leur hygiène de vie ».
60% des artisans déclarent travailler plus de 50 heures par semaine (contre 58% en 2014) et 61% disent travailler de 6 à 7 jours par semaine (contre 57% en 2014). Résultat, 87% des artisans trouvent que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle et 79% estiment ne pas être suffisamment disponibles pour leur entourage.
Des artisans stressés et proches du burn out
Si l’année 2016 marque un regain d’optimisme chez les chefs d’entreprise (36% en 2016 contre 28% en 2015) grâce notamment à une progression de l’activité (pour 51% des artisans), ils sont 58% à se trouver souvent voire très souvent stressés. Les principales causes de stress évoquées sont le poids de l’administratif (52%), la charge de travail (48%) et la faible visibilité sur l’avenir (47%).Ils sont par ailleurs 77% à considérer leur activité comme exigeante physiquement tandis que 87% estiment qu’elle est exigeante mentalement. Par conséquent, 28% des sondés disent avoir fait ou avoir été proche d’un burn out en 2016 parmi lesquels 8% déclarent avoir été victimes d’une dépression au cours des 5 dernières années.
Au-delà du stress, il y a également la fatigue : 56% des artisans considèrent être fatigués et 3 artisans sur 4 se plaignent de troubles du sommeil conduisant à un manque d’énergie (64%), de l’irritabilité (52%), des difficultés de concentration (36%) et des somnolences (9%).
Un suivi médical inexistant
Ils sont 70% à souffrir de douleurs musculaires ou articulaires, 23% de troubles émotionnelles, 21% de problèmes de vue et 17% de problèmes d’audition. De ce fait, un artisan sur trois ne s’estime pas en bonne santé.Mais si les pathologies sont là, les artisans ne semblent pas toujours consulter un médecin. « Il nous faut accompagner en cela le dirigeant, qui pris par le temps et par l’activité de son entreprise, oublie de prendre soin de lui », estime Patrick Liébus, Président de la Capeb.
En effet, les sondés ne sont que 52% à consulter leur médecin à de très rares occasions voire jamais. Et 87% ne sont pas suivis médicalement vis-à-vis de leur activité professionnelle (contre 85% en 2015 et 73% en 2014) !
Malgré ces résultats « inquiétants », Patrick Liébus se veut confiant pour les mois à venir : « Le retour de la croissance constaté fin 2016 devrait permettre une diminution des facteurs de stress et générer des embauches qui viendront, nous l’espérons, soulager les chefs d’entreprise. Nous voulons rester positif, car le fait de voir enfin se dégager la fin du tunnel est un signe porteur et encourageant », conclut-il.
Rose Colombel
Photo de une : ©Fotolia