Pénuries : les entreprises du BTP ont du mal à ajuster leurs prix
L'enquête menée en août par Simon-Kucher & Partners révèle que les entreprises du BTP n'ont pas toutes ajusté leurs prix malgré les hausses de prix des matières premières comme le bois, le PVC ou encore l'acier, ayant parfois augmenté de +50 % comparé à un an plus tôt. De fait, les entreprises n'ayant pas répercuté ces hausses rognent sur leurs marges.
Interrogés sur les causes de ces hausses de prix, les sondés évoquent notamment les répercussions de la pandémie, la forte croissance de certains secteurs, ou encore l'opportunisme de certains fournisseurs de matières premières.
Les principales causes de la hausse des prix selon les décideurs du BTP.
Source : résultats sondage Simon-Kucher & Partners août 2021
Selon le sondage, les entreprises ont globalement encore du mal à ajuster leurs prix. 38 % d'entre elles ne les ont pas encore augmentés. Et parmi les 62 % ayant déjà passé le cap, seules 48 % ont mis en œuvre plus de 50 % de la hausse prévue sur le marché.
« Les augmentations actuelles des coûts doivent conduire à des augmentations de prix si les entreprises veulent maintenir leurs marges », insiste pourtant Franck Brault, Senior Partner chez Simon-Kucher.
Un secteur réticent à la hausse des prix
Concernant les principaux freins évoqués par les décideurs interrogés, la moitié des répondants expliquent que les clients ont du mal à répercuter les hausses de prix dans la chaîne de valeur, et 42 % estiment que le secteur n'est pas habitué à des augmentations répétées et à court terme. 25 % trouvent également que leur propre équipe commerciale freine les ajustements par crainte de perdre des opportunités.
Les principaux freins à l'ajustement des prix selon les décideurs du BTP.
Source : résultats sondage Simon-Kucher & Partners août 2021
Le cabinet Simon-Kucher & Partners conseille donc aux entreprises d'adopter une bonne politique d'ajustement des prix, avec des explications transparentes, d'autant plus que la situation pourraient perdurer.
En effet, 46 % des sondés pensent que cette flambée des prix pourrait durer encore six à douze mois. L'autre moitié est encore moins optimiste, estimant qu'elle pourrait s'inscrire dans la durée, voire rester permanente.
Privilégier une gestion dynamique des prix et une meilleure communication
Parmi les moyens à mettre en œuvre pour faire face, Simon-Kucher & Partners évoque des argumentaires, une meilleure communication en interne et en externe, une validité plus courte des prix, et des clauses d'indexation des prix.
« Une gestion dynamique des prix, une planification stratégique et l'introduction de mécanismes de prix judicieux tels que des prix à courte validité, des surcharges ou des clauses d'indexation des prix dans les contrats sont le moyen de réagir de manière optimale à la situation actuelle en matière d'adaptation des prix », conclut ainsi Marie Verdier, Partner chez Simon-Kucher.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock